vendredi, octobre 24, 2025


Fragments pour une dictée invisible

à la manière de Jack Spicer


les mots tombent avant la pensée
comme des cendres avant le feu
je les ramasse sans savoir d’où ils viennent


le poème n’a pas d’auteur
seulement un passage
une bouche où résonne ce qui veut se dire


on croit écrire pour se souvenir
mais c’est la mémoire qui écrit pour nous oublier














les voix parlent dans le silence
elles ne demandent rien
elles veulent seulement exister un instant dans le papier


chaque mot que j’écris s’éloigne de moi
comme un bateau qui s’ignore lui-même


le langage n’a pas besoin d’un dieu
seulement d’un écho
et d’un corps fatigué pour le porter


le poème est un message mal livré
mais c’est dans l’erreur que la vérité passe


si je disparais
que les mots continuent
ils n’ont jamais eu besoin de moi















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