de Dieu on ne peut rien dire
mais malheur à moi si je n’en parle pas
mais malheur à moi si je n’en parle pas
le paradoxe
se pose comme une pierre au milieu du chemin
inutile de la contourner
il faut seulement constater qu’elle est là
parler
non pour définir
mais pour signaler la faille du discours
pour montrer l’endroit où le langage se retourne
et découvre son propre bord
mais pour signaler la faille du discours
pour montrer l’endroit où le langage se retourne
et découvre son propre bord
ce dont on parle ainsi n’est pas un objet
ni une présence localisable
c’est une tension
un vide orienté un point d’attraction autour duquel
la pensée se déplace sans jamais atteindre le centre
la pensée se déplace sans jamais atteindre le centre
on ne dit rien de Dieu
on dit seulement l’impossibilité de dire
et c’est peut-être cela parler
cerner l’espace où les mots se défont
où la parole devient observation de son propre échec
malheur à moi oui
si je garde le silence complet
car ce silence alors se confondrait avec l’indifférence
ou l’oubli
il faut donc parler mais autrement
par fragments
par gestes
en déposant des traces modestes
sur les bords du réel
là où l’inconnaissable commence
non pour expliquer
mais pour reconnaître

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