mardi, décembre 02, 2025

de Dieu on ne peut rien dire
mais malheur à moi si je n’en parle pas

le paradoxe 
se pose comme une pierre au milieu du chemin 

inutile de la contourner
il faut seulement constater qu’elle est là


parler 
non pour définir
mais pour signaler la faille du discours
pour montrer l’endroit où le langage se retourne
et découvre son propre bord


ce dont on parle ainsi n’est pas un objet
ni une présence localisable

c’est une tension
un vide orienté un point d’attraction autour duquel
la pensée se déplace sans jamais atteindre le centre



























on ne dit rien de Dieu 

on dit seulement l’impossibilité de dire

et c’est peut-être cela parler 
cerner l’espace où les mots se défont
où la parole devient observation de son propre échec


malheur à moi oui
si je garde le silence complet 
car ce silence alors se confondrait avec l’indifférence 
ou l’oubli


il faut donc parler mais autrement 
par fragments 
par gestes

en déposant des traces modestes
sur les bords du réel

là où l’inconnaissable commence

non pour expliquer
mais pour reconnaître


























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