de la vision et de l’énigme
là où l’œil cesse de séparer
où le monde se regarde lui-même
lorsque la vision s’approfondit elle ne découpe plus les contours
elle devient une présence sans objet
un voir qui ne s’oppose plus au vu
l’énigme n’est alors pas un secret caché derrière les choses mais la texture même de ce qui est offerte sans pourquoi Rien ne manque rien n’est à résoudre le visible et l’invisible ne sont que deux gestes d’un même souffle dans cette clarté silencieuse le mystère n’est plus une frontière mais une ouverture un centre sans centre où la conscience et le monde respirent ensemble
l’enfant au miroir
celui qui se regarde
sans se connaître et qui pourtant sait déjà tout
devant la surface tranquille
il ne voit pas un autre ni même lui-même
il voit une présence qui n’a pas encore appris à se séparer
le reflet ne s’oppose pas au refleté
ils se penchent l’un vers l’autre
comme deux eaux qui se rejoignent
l’enfant ne cherche pas d’identité
il accueille simplement l’éclat
le mouvement
la lumière qui passe
et dans ce regard qui ne découpe rien
le monde se découvre innocent
un seul visage
sans dedans ni dehors
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