cette formule exprime une perception profondément introspective et non duelle du rapport au monde elle signifie que ce que nous appelons monde extérieur n’existe pas séparément de notre conscience il est perçu vécu et créé à l’intérieur de nous
être un homme pour lequel le monde extérieur est une réalité intérieure c’est reconnaître que chaque forme chaque son chaque rencontre prend sens dans la lumière de la présence intérieure
ce n’est pas le monde qui entre en nous c’est la conscience qui se manifeste comme monde ainsi la séparation entre dehors et dedans s’efface le réel devient un miroir de l’être une expérience intime où tout ce qui semble extérieur résonne au plus profond comme un reflet du soi
dans le haïku de Bashô tout repose sur
l’instant du contact
le moment où la grenouille touche l’eau
c’est la rencontre de deux mondes
celui de l’air et celui de l’eau
celui du silence et celui du son
avant le plongeon
tout est calme suspendu
le vieil étang incarne la durée la profondeur le temps immobile
puis vient la chute brève du corps dans l’eau
le bruit éclaire soudain la scène
un éclair de présence puis le silence revient
mais il n’est plus le même
le bruit a révélé la texture du silence
le mouvement a révélé l’immobilité
la grenouille et l’eau ne sont plus deux réalités séparées
elles se reconnaissent dans le même instant de vie
ainsi bashô nous montre comment le moindre contact
dans la nature ou dans la conscience
peut ouvrir à l’infini

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire