randonnée
souffle du monde qui entre dans nos pas
respiration du temps qui s’étire sur les sentiers
oubli de soi dans la présence des choses
cœur qui s’accorde au rythme du vent
regard qui s’élargit jusqu’à se fondre dans la lumière
pensée sans mots qui chemine dans la poussière des routes
poème muet que le corps écrit à chaque foulée
lente révélation
retour vers soi
miroir du silence intérieur
prière du corps qui remercie la terre
école du dépouillement
chaque pierre devient un maître chaque arbre une confidence
marcher pour se taire
se taire pour entendre
le pas qui pense et la pensée qui marche
philosophie du souffle
poésie du présent
sagesse du mouvement
hiking
treking
walk
I love hiking in the mountains
merci pour cette poignée de jours d'octobre
lectures
randonnées aux sites sublimes
Xu Xiake voyage à travers la chine il observe les montagnes les rivières les grottes il note les formes du relief les couleurs de la pierre les habitudes des habitants il marche pour comprendre le monde non pour le célébrer il décrit ce qu’il voit avec précision il relie la géographie à la connaissance il avance chaque jour pour dresser un portrait exact du pays ses randonnées deviennent une enquête sur la nature sur le temps sur la manière dont les hommes habitent la terre il écrit sans chercher la gloire seulement pour transmettre ce qu’il a vu
terre de diamant
Kenneth White parcourt les routes du monde il cherche une géopoétique une façon de penser avec la terre il marche le long des côtes des falaises des plaines il écoute la langue du vent et du sable il parle d’un monde ouvert d’un esprit nomade qui traverse les frontières sans les effacer il regarde la terre comme un diamant multiple une matière brute où se reflètent les pensées les paysages les cultures il veut relier la poésie et la géographie la marche et la connaissance il avance sans centre ni but pour habiter le monde en mouvement
marcher une philosophie
Frédéric Gros parle de la marche comme d’une expérience de liberté il dit qu’elle ne sert à rien qu’elle échappe à la logique de la vitesse et de la productivité il montre que marcher c’est penser autrement c’est se détacher du pouvoir du bruit du monde il évoque les philosophes qui ont marché nietzsche rousseau thoreau chacun trouvant dans le pas une forme de vérité il décrit la lenteur comme une résistance une manière d’habiter le temps il dit que la marche ne cherche pas à arriver mais à être dans le mouvement pur il voit dans chaque pas une façon d’exister sans rôle sans identité juste un corps qui avance dans le monde
Nietzsche marche pour penser il dit que les pensées ne viennent qu’en marchant il écrit dans le crépuscule des idoles que seules les idées venues en marchant ont de la valeur il avance dans les montagnes de l’engadine il respire la lumière et le vent il fuit la ville la lourdeur des hommes la maladie du sérieux il cherche la légèreté du pas la pensée qui danse il dit dans ainsi parlait zarathoustra que tout esprit profond a besoin d’un masque et d’un corps libre il veut une philosophie du mouvement du grand air une pensée qui ne se fige pas il écrit que rester assis c’est le vrai péché contre l’esprit il veut que la pensée soit musculaire solaire aérienne il marche pour rompre avec la métaphysique de la fixité pour faire de la vie un chemin il dit oui à la terre à la force du corps au retour éternel de la marche il ne prêche pas il avance il fait du pas un acte de création

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