oui
feu s’applique sur la peur
bref
tranchant comme
un acte
un geste alchimique
une incantation
une formule de transformation
le feu
n’est pas ici destructeur
il est remède
il s’applique
comme un baume brûlant
pour cautériser la peur
la purifier la rendre à sa forme première
l’énergie
en tension deux éléments
la peur
froide contractée immobile
le feu
clair mobile libérateur
elle dit le moment
où la peur est reconnue traversée
où le corps se remet à vibrer dans la flamme du présentfeu s’applique sur la peur
non pour détruire
mais pour lui rendre sa forme d’aube
dans la brûlure je reconnais le passage
le corps se tend s’ouvre
se souvient
qu’il est encore vivant
la peur se dénoue
dans la chaleur lente comme un métal
dans le creuset du jour
rien ne reste que le battement pur
de ce qui a traversé
feu
du regard lucide
de l’instant où l’on cesse
de se retirer du monde et où simplement
on laisse la lumière faire
son œuvre

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