une épiphanie est la manifestation spirituelle
d’un objet ou d’un moment du quotidien
la soudaine révélation de son sens profond
quelques
exemples célèbres
d’épiphanies joyciennes
Stephen Dedalus dans Portrait de l’artiste en jeune homme
Stephen observe une jeune fille se baignant dans la mer
son attitude sa grâce naturelle deviennent pour lui
une vision absolue
de la beauté
ce moment le conduit à comprendre sa vocation d’artiste
c’est l’épiphanie fondatrice du roman
Lily la servante dans The Dead Dubliners
au début de la nouvelle une conversation banale avec Lily fatiguée et blessée révèle à Gabriel Conroy l’écart entre sa position sociale et le monde réel des autres
une petite fissure dans sa suffisance
un début d’éveil
Gretta sur l’escalier dans The Dead la fin
Gretta écoute une chanson et se souvient d’un amour perdu Michael Furey mort pour elle
Gabriel son mari la regarde et comprend soudain la profondeur du passé
de l’amour et de la mort
c’est la plus célèbre épiphanie de Joyce
la neige tombant sur toute l’Irlande devient symbole
d’unité entre les vivants
et les morts
Araby Dubliners
un jeune garçon exalté par l’idée d’offrir un cadeau à la fille qu’il aime arrive trop tard à la foire
dans la lumière qui s’éteint il comprend soudain
dans la lumière qui s’éteint il comprend soudain
la vanité de son désir
la révélation du désenchantement
une épiphanie négative
Eveline Dubliners
Eveline prête à fuir avec son amant
reste pétrifiée au moment de partir
épiphanie de la peur
elle comprend, dans un instant, qu’elle ne peut
échapper à sa vie.
l’épiphanie joycienne
l’épiphanie joycienne
une révélation spirituelle à travers le banal
une expérience du quotidien devenue transparente à l’absolu
une esthétique du détail
dans le réel le plus humble,
Joyce trouve une présence du mystère
*
l’épiphanie n’est pas
un miracle
elle est le murmure du monde
lorsqu’il se découvre
à lui-même
dans un éclat de vitre
dans un mot mal prononcé
dans le pas hésitant d’une servante
l’univers soudain se reconnaît
le banal se fissure
et par cette fêlure passe la lumière
tout devient signe
le vent la poussière
un rire étouffé
et moi
témoin de l’instant
je comprends que le divin
se cache dans la chair des choses
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