vendredi, octobre 10, 2025

une épiphanie est la manifestation spirituelle 

d’un objet ou d’un moment du quotidien


la soudaine révélation de son sens profond



quelques 
exemples célèbres 
d’épiphanies joyciennes


Stephen Dedalus dans Portrait de l’artiste en jeune homme

Stephen observe une jeune fille se baignant dans la mer

son attitude sa grâce naturelle deviennent pour lui 
une vision absolue 
de la beauté

ce moment le conduit à comprendre sa vocation d’artiste

c’est l’épiphanie fondatrice du roman

































Lily la servante dans The Dead Dubliners

au début de la nouvelle une conversation banale avec Lily fatiguée et blessée révèle à Gabriel Conroy l’écart entre sa position sociale et le monde réel des autres

une petite fissure dans sa suffisance
un début d’éveil



Gretta sur l’escalier dans The Dead  la fin
 
Gretta écoute une chanson et se souvient d’un amour perdu Michael Furey mort pour elle
Gabriel son mari la regarde et comprend soudain la profondeur du passé 
de l’amour et de la mort

c’est la plus célèbre épiphanie de Joyce 
 
la neige tombant sur toute l’Irlande devient symbole 
d’unité entre les vivants 
et les morts



Araby Dubliners
 
un jeune garçon exalté par l’idée d’offrir un cadeau à la fille qu’il aime arrive trop tard à la foire
dans la lumière qui s’éteint il comprend soudain 
la vanité de son désir

la révélation du désenchantement 
une épiphanie négative




Eveline  Dubliners

Eveline prête à fuir avec son amant
reste pétrifiée au moment de partir

épiphanie de la peur 

elle comprend, dans un instant, qu’elle ne peut
échapper à sa vie.


l’épiphanie joycienne 

une révélation spirituelle à travers le banal
une expérience du quotidien devenue transparente à l’absolu
une esthétique du détail 

dans le réel le plus humble, 
Joyce trouve une présence du mystère




*




l’épiphanie n’est pas 
un miracle

elle est le murmure du monde 
lorsqu’il se découvre 
à lui-même



dans un éclat de vitre
dans un mot mal prononcé
dans le pas hésitant d’une servante

l’univers soudain se reconnaît

le banal se fissure
et par cette fêlure passe la lumière

tout devient signe 

le vent la poussière
un rire étouffé 

et moi
témoin de l’instant

je comprends que le divin 
se cache dans la chair des choses











































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