les calculs de côté l’inévitable descente du ciel
une collision entre la raison humaine et
l’irruption du sacré
ou de l’infini
les calculs de côté
Rimbaud
rejette
ici
la logique
les mesures
la pensée géométrique et utilitaire
tout ce qui réduit le monde à des équations
mettre les calculs de côté c’est écarter la raison
pour laisser parler la vision
la fulgurance le délire
créateur
l’inévitable descente du ciel
c’est la venue du divin
de la révélation du bouleversement spirituel
le mot inévitable suggère que ce moment n’est pas choisi
c’est une fatalité cosmique une grâce violente qui s’abat
qu’on le veuille ou non
une fois la raison écartée la transcendance s’impose
quand l’homme cesse de calculer
le ciel descend
autrement dit
l’absolu
le mystère
l’inspiration
tombent sur lui
comme une pluie de feu.
tension entre la rationalité moderne et l’expérience mystique
l’homme par ses calculs croit pouvoir dompter le monde
mais le ciel symbole de l’infini de l’inconscient du divin de la poésie elle-même finit toujours par descendre par s’imposer par rappeler à l’esprit sa limite et sa fragilité
c’est une sorte de mystique de la chute
ce n’est pas l’homme qui monte vers Dieu mais le ciel qui descend envahissant le monde humain lorsque celui-ci s’ouvre par fatigue du calcul à l’irrationnel
quand la raison se tait le mystère descend
la nécessité de l’abandon
l’éveil poétique ou spirituel ne vient pas d’un effort de logique
mais d’une ouverture, d’une faille
d’une descente de lumière
j’ai jeté les chiffres à la mer
les colonnes de raison les angles les règles,
tout ce qui voulait mesurer la fièvre du monde.
alors le ciel s’est ouvert
non pas en douceur mais comme une plaie bleue
éclatant sur mes tempes de feu
les astres sont tombés
l’un après l’autre comme des pierres brûlantes dans la gorge du temps
moi je riais nu sous la pluie du divin
la pensée renversée tournait comme une girouette folle
plus rien ne tenait
ni le calcul
ni la peur
ni la forme
l’inévitable descendait
épais comme un cri
pur comme la foudre
dans cette chute
je n’étais plus un homme
mais le point incandescent où le ciel enfin
touche la terre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire