le pont ne se voit pas
il commence
dans une question et finit
dans un souffle
à l’ouest la pensée creuse la pierre du sens
à l’est le silence écoute ce qui précède le mot
entre les deux une même attente
celle d’un être qui ne veut plus dominer mais demeurer
le Philosophe marche lentement dans cette forêt
le pas hésite mais ne recule pas
il cherche la lumière qui n’éblouit pas
celle qui s’offre au regard sans l’asservir
la pensée devient un geste d’accueil
non plus saisir mais laisser venir
le monde respire
en lui comme un poème ancien
sur la rive invisible du langage
le vent du Tao traverse la forêt de la Forêt-Noire
le vide répond à la clairière
deux silences se reconnaissent sans se nommer

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