par un fil du vent
être porté sans direction
tenir au monde par l’invisible
suivre la parole légère de l’air
le jour
(tient à peine)
un mot
passe
reste la trace
ou rien
on dit lumière
mais la phrase casse
ici
ça vacille
encore
quelque chose voulait dire
puis s’est tu
à l’arrêt
le mouvement qui retient son souffle
l’instant
où le temps écoute
la page
respire
trop fort
l’air est plein
de tentatives
je marche
dans une syntaxe
déboulonnée
rien ne se fixe
et c’est cela
le monde
dehors le vif
là
où la vie n’a plus de contour
où l’air pense avant nous
dehors mais vide le dehors
le monde ouvert sans présence
l’espace vaste sans regard
le dehors devenu surface sans écho
où même le vent ne sait plus qui il traverse
varappe
l’art de grimper la pierre
comme on chercherait à comprendre le ciel

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire