l’œil égaré dans les plis de l’obéissance au vent
ne cherche plus la route
il se laisse tourner comme une feuille de métal
ivre d’espace et de lumière
tout vacille mais tout s’éclaire
le monde se défait de sa gravité
et dans la danse invisible de l’air
le regard apprend enfin à voir sans vouloir
l’œil égaré dans les plis de l’obéissance au vent
ne distingue plus la frontière du ciel
il glisse dans la matière des souffles
là où les formes se défont pour devenir passage
le vent ordonne sans parole
il tord les herbes
incline les âmes
il sait la soumission des choses légères
alors l’œil s’abandonne
il cesse de comprendre
il devient lent
poreux
habité par la dérive
les collines respirent
les ombres se déplacent
et tout ce qui pesait s’en va
dans cette obéissance il n’y a plus de maître
seulement la douceur d’être emporté
la confiance d’un grain de poussière
dans la grande respiration du monde
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