mercredi, octobre 08, 2025

l’œil égaré dans les plis de l’obéissance au vent


ne cherche plus la route


il se laisse tourner comme une feuille de métal

ivre d’espace et de lumière


tout vacille mais tout s’éclaire 


le monde se défait de sa gravité

et dans la danse invisible de l’air

le regard apprend enfin à voir sans vouloir






















l’œil égaré dans les plis de l’obéissance au vent

ne distingue plus la frontière du ciel

il glisse dans la matière des souffles

là où les formes se défont pour devenir passage


le vent ordonne sans parole

il tord les herbes

incline les âmes

il sait la soumission des choses légères


alors l’œil s’abandonne

il cesse de comprendre

il devient lent

poreux

habité par la dérive


les collines respirent

les ombres se déplacent

et tout ce qui pesait s’en va


dans cette obéissance il n’y a plus de maître

seulement la douceur d’être emporté

la confiance d’un grain de poussière

dans la grande respiration du monde

























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