l'homme sait / veut ce qu'il sait / aime ce qu'il veut
comme l'abeille
il aime et jouit
d'être
un fragment de nécessité
un morceau aveugle de cosmos
poussière de planète
d'obéir
à son destin
de ne rien choisir
de ne choisir jamais rien
le soleil est caché depuis longtemps
dit-il enfin
la prairie est humide
un souffle frais vient de la forêt
il y a quelque chose
d’inconnu
autour de moi
qui me jette
un regard pensif
on sent là une présence diffuse
pas un être
mais
une intention flottante
une conscience anonyme du paysage
comme si
la montagne la pierre l’air eux-mêmes me pensaient
regard pensif du monde
il y a quelque chose autour de moi
qui me jette un regard pensif
je ne sais si c’est la lumière
ou le souvenir d’une main
qui aurait touché ce lieu avant moi
le silence se tient immobile
comme une bête qui respire à peine
je ne bouge pas
de peur de rompre ce lien fragile
entre voir et être vu
le monde ne dit rien
mais il m’écoute
et dans cet échange sans parole
je deviens
le regard même
qui me traverse
c’est
un moment
d’équilibre vivant
entre soi et le monde
presque une épiphanie discrète
comme si la solitude de la montagne s’ouvrait
presque une épiphanie discrète
comme si la solitude de la montagne s’ouvrait
pour me reconnaître
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