mardi, juin 10, 2025

l'homme sait / veut ce qu'il sait / aime ce qu'il veut


comme l'abeille

il aime et jouit 

d'être 
un fragment de nécessité
un morceau aveugle de cosmos
poussière de planète

d'obéir 
à son destin
de ne rien choisir
de ne choisir jamais rien






























le soleil est caché depuis longtemps 
dit-il enfin 

la prairie est humide
un souffle frais vient de la forêt





il y a quelque chose 
d’inconnu 
autour de moi 
qui me jette 
un regard pensif




on sent là une présence diffuse 
pas un être
mais 

une intention flottante

une conscience anonyme du paysage
comme si 

la montagne la pierre l’air eux-mêmes me pensaient



regard pensif du monde

il y a quelque chose autour de moi
qui me jette un regard pensif
je ne sais si c’est la lumière
ou le souvenir d’une main
qui aurait touché ce lieu avant moi

le silence se tient immobile
comme une bête qui respire à peine
je ne bouge pas
de peur de rompre ce lien fragile
entre voir et être vu

le monde ne dit rien
mais il m’écoute
et dans cet échange sans parole
je deviens
le regard même
qui me traverse





c’est 
un moment 
d’équilibre vivant 
entre soi et le monde
presque une épiphanie discrète 
comme si la solitude de la montagne s’ouvrait 
pour me reconnaître



























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