il lui faut
dans la même lumière cacher là où il s’agit
de montrer mais aussi
de montrer là où elle voudrait cacher et
d’abord se cacher
décrire
un paysage
vu par
un oiseau
ne pas mentionner l’oiseau
l’expérience
d’une mise à nu
de la parole qui semble
devancer sa propre inquiétude pour coïncider
avec son surgissement
le poème est ce mensonge
l’usage
de la parole comme blessure à sa propre pensée
et comme destruction
de soi
la lenteur qui prend la gorge
la langue qui expose
sa maladresse
se dissout dans l’ordre des choses
se retire du sentiment pour chercher refuge dans l’habitude
ce qui reste après
destruction
du langage est ce qui a nourri l’espoir
d’un temps passé ce qui n’a pu être
dit ou ce qui a été
dit
dans
un lieu qui se manquait à lui-même
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