le fou
l’amoureux et
le poète
sont
d’imagination tout entiers
pétris
l’un
voit plus de démons
que le vaste enfer n’en peut contenir
c’est le fou
l’
amoureux
tout aussi exalté
voit la beauté d’Hélène au front
d’
une Égyptienne
l’œil du poète
roulant
dans
un parfait délire
va du ciel à la terre et de la terre au ciel
et quand
l’imagination accouche
les formes de choses inconnues
la plume du poète
en dessine les contours
et donne à ce qui n’est qu’
un rien dans l’air
une demeure précise et
un nom
tels
sont les tours
d’
une imagination puissante
il
lui suffit
de concevoir
une joie
pour
percevoir
le messager de cette
joie
et
la nuit si l’on
se forge
une peur
comme
il est facile de
prendre
un buisson
pour
un ours
*
en effet
comme l’a formulé Mallarmé des siècles plus tard
la poésie parle de
ce seul objet dont le Néant s’honore
plus précisément Shakespeare expose ici
une triade
un fou voit des démons partout croit voir un ours à la place d’un buisson un amoureux voit la beauté sublime dans un visage ordinaire un poète donne à ce qui n’est qu’un rien dans l’air une demeure précise et un nom
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