lundi, janvier 10, 2022


le fou 
l’amoureux et 
le poète

sont 
d’imagination tout entiers 
pétris


l’un 
voit plus de démons 
que le vaste enfer n’en peut contenir 

c’est le fou 





























l’
amoureux
tout aussi exalté
voit la beauté d’Hélène au front 
d’

une Égyptienne


l’œil du poète 
roulant 
dans 

un parfait délire
va du ciel à la terre et de la terre au ciel


et quand 

l’imagination accouche

les formes de choses inconnues

la plume du poète

en dessine les contours

et donne à ce qui n’est qu’

un rien dans l’air

une demeure précise et 

un nom


tels 
sont les tours 
d’

une imagination puissante

il 
lui suffit 
de concevoir 

une joie

pour 
percevoir 
le messager de cette 
joie


et
la nuit si l’on 
se forge 

une peur

comme
il est facile de 
prendre 

un buisson 

pour 

un ours



*




en effet 
comme l’a formulé Mallarmé des siècles plus tard 
la poésie parle de  

ce seul objet dont le Néant s’honore 

plus précisément Shakespeare expose ici 

une triade 

un fou voit des démons partout croit voir un ours à la place d’un buisson un amoureux voit la beauté sublime dans un visage ordinaire  un poète  donne à ce qui n’est qu’un rien dans l’air  une demeure précise et un nom 






















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