La passion
de la langue fit écrire
Jérôme
On sait que les anges le rouèrent de coups pour avoir lu et relu tout Cicéron ce chrétien ne pouvait se résoudre à lire la Bible tant la langue des prophètes le blessait
Ainsi vrai écrivain
Ne méconnaissant pas le monde dans l’attention à ce qui le fait multiple varié mais des livres allant aux livres
La tradition le présente
lecteur fervent
curieux de tous les écrits
vérificateur scrupuleux
Le menu désordre des volumes autour de lui
la circumnavigation de l’écriture
Pas à pas en retrait labeur efficace, et cette exigence minutieuse qui le caractérisa dans son décor familier le goût du détail le révèle Jérôme est d’abord un artisan
Qui se souciait de la chose faite et si possible bien faite
Celui pour qui l’écriture est une tâche
Jérôme loyal patron des écrivains
Et cette profondeur ce mystère cette évidence pourtant ce qu’on éprouvait sans pouvoir l’expliquer comme l’une des formes les plus attachantes de la beauté ne serait-ce pas qui a touché le lieu le surcroît d’être et d’intensité quand on écrit le monde ?
Les socques de bois sont au bas de l’escalier ample cape doublée de laine ou gilet de fourrure
Jérôme travaille rêve
un Van Eyck
nous le montre dans une pose somnolente coude replié joue dans la main la page abandonnée ni dans l’universel ni dans l’absence calfeutré pour mieux sentir et surtout mieux dire dans le confort de sa cabane savante plein de cette adhésion calme à l’ordre du monde
il habite seul l’espace heureux de qui écrit
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