soudain
je m’arrête
la main en suspens
je ferme les yeux
c’
est en moi
que
je ranime
l’image et peu à peu celle-ci se transforme
j’ai l’impression
que ma voix se détache
de mon corps
et qu’
elle rebondit au lointain
si
je ne sens pas le temps
si
j'en suis plus éloigné que personne
je le connais en revanche
je l'observe sans cesse
il occupe le centre de ma conscience
celui même qui en est l'auteur
comment croire
qu'il l'ait pensé et qu'il y ait songé autant
?
Dieu
s'il
est exact
qu'il l'ait crée ne
saurait le connaître en profondeur
parce qu'il n'entre pas dans ses habitudes
d'en faire l'objet de ses
ruminations
mais moi
telle est ma conviction
je fus évincé
du temps à seule fin
d'en former la matière
de mes hantises
au vrai
je me confonds avec la nostalgie
qu'il m'inspire
la clarté
du jour est étrange
elle
poudroie
soyeuse et cendrée
c’est
une clarté d’antre du monde
ou de sa faim
à moins que je ne sois entré par effraction
par enchantement
dans
un autre monde
là où s’enlacent l’oubli et la mémoire pour produire
un souvenir flottant
qui hante en sourdine
les sens
le cœur
les rêveries
le souvenir-fantôme surgit
sans crier gare.
qu’a-t-il
voulu dire en s’avouant en perte de vitesse
et que tout lui échappe
?
l’expression de quelqu’un
qui ne comprend rien à ce qu’on lui raconte
les sentiments
peuvent-ils basculer si subitement
radicalement
sans raison apparente
?
des
frissons glacés me parcourent
le dos
et
les tempes me brûlent
la lumière
les images
le visible
ces yeux-là les avalent en bloc
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire