mercredi, juin 24, 2020


soudain 

je m’arrête

la main en suspens

je ferme les yeux

c’
est en moi 
que 

je ranime

l’image et peu à peu celle-ci se transforme

j’ai l’impression 

que ma voix se détache 

de mon corps 

et qu’

elle rebondit au lointain






si 

je ne sens pas le temps

si 

j'en suis plus éloigné que personne 

je le connais en revanche

je l'observe sans cesse 

il occupe le centre de ma conscience


celui même qui en est l'auteur

comment croire 

qu'il l'ait pensé et qu'il y ait songé autant




Dieu 

s'il 
est exact 
qu'il l'ait crée ne 
saurait le connaître en profondeur
parce qu'il n'entre pas dans ses habitudes 
d'en faire l'objet de ses 
ruminations


mais moi
telle est ma conviction

je fus évincé 
du temps à seule fin 
d'en former la matière 
de mes hantises

au vrai

je me confonds avec la nostalgie 

qu'il m'inspire











la clarté
du jour est étrange

elle
poudroie

soyeuse et cendrée

c’est 

une clarté d’antre du monde

ou de sa faim 
à moins que je ne sois entré par effraction
par enchantement
dans

un autre monde

là où s’enlacent l’oubli et la mémoire pour produire 

un souvenir flottant 

qui hante en sourdine 

les sens 
le cœur 
les rêveries

le souvenir-fantôme surgit 
sans crier gare.

qu’a-t-il 
voulu dire en s’avouant en perte de vitesse 
et que tout lui échappe 




l’expression de quelqu’un
qui ne comprend rien à ce qu’on lui raconte

les sentiments
peuvent-ils basculer si subitement

radicalement
sans raison apparente

?



des 
frissons glacés me parcourent 
le dos

et 

les tempes me brûlent


la lumière

les images

le visible

ces yeux-là les avalent en bloc































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