la question
ne sera plus de savoir
si quelque chose est permis ou non
dans la pensée
mais d’y permettre toujours
quelque chose
on
est dérouté d’abord
tout est nouveau
ici
les idées
le style le ton
la coupe des phrases et jusqu’au dictionnaire
elle prend
tout à contre-pied
elle violente
toutes les expressions et les choses
chez elle
les paradoxes sont fondés en principe
le bon sens
prend la forme de l’absurde
on
est comme transporté
dans
un monde inconnu
les habitants
marchent la tête en bas
les pieds en l’air en habits d’arlequin
de grands seigneurs et de maniaques
avec
des contorsions
des soubresauts et des cris
on
est étourdi douloureusement
de ces sons excessifs et
discordants
on
a envie de se boucher les oreilles
on
a mal à la tête
on
est obligé de déchiffrer
une nouvelle langue
ce
cordon de phrases
est
un fil d’Ariane
parce que
je suis
dans
un labyrinthe
incomparablement plus déroutant
que le palais de
Crête
il
s’augmente à mesure que
je le parcours
il
se déforme à mesure que
je l’explore
ainsi
même en moi
quelque chose a traversé
ces saisons sans croître ni s’abolir
l’
alluvionnement
des heures a réservé certains espaces
témoins
et
tandis
que
je déambule
cherchant la raison de moi-même
dans ce terrain vague que je suis devenu
tâtonnant sur d’énormes masses de dépôt
tout d’un coup
je trébuche
au
bord
d’
une faille au fond de laquelle
le sol
ancien est resté nu
mesurant alors l’épaisseur
de cette matière
qu’il faut
que
je sonde et tamise
afin
de
retrouver
des assises et des fondations
l’emploi du temps
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