samedi, juin 27, 2020


la question 

ne sera plus de savoir 

si quelque chose est permis ou non 

dans la pensée

mais d’y permettre toujours 

quelque chose



on 

est dérouté d’abord

tout est nouveau 

ici

les idées 

le style le ton 

la coupe des phrases et jusqu’au dictionnaire 








elle prend 

tout à contre-pied 

elle violente 

toutes les expressions et les choses

chez elle 

les paradoxes sont fondés en principe


le bon sens 

prend la forme de l’absurde 


on 

est comme transporté 

dans 

un monde inconnu 


les habitants 

marchent la tête en bas

les pieds en l’air en habits d’arlequin



de grands seigneurs et de maniaques 

avec 

des contorsions

des soubresauts et des cris 



on 

est étourdi douloureusement 

de ces sons excessifs et 

discordants 


on 

a envie de se boucher les oreilles 

on 

a mal à la tête 

on 

est obligé de déchiffrer 


une nouvelle langue

ce
cordon de phrases 
est 

un fil d’Ariane 

parce que 

je suis 

dans 

un labyrinthe




incomparablement plus déroutant 

que le palais de 

Crête



il 

s’augmente à mesure que 

je le parcours

il 

se déforme à mesure que 

je l’explore



ainsi

même en moi 

quelque chose a traversé 

ces saisons sans croître ni s’abolir 



l’

alluvionnement 

des heures a réservé certains espaces 

témoins




et 
tandis 
que 

je déambule

cherchant la raison de moi-même

dans ce terrain vague que je suis devenu

tâtonnant sur d’énormes masses de dépôt

tout d’un coup 

je trébuche 

au 
bord
d’

une faille au fond de laquelle 

le sol 

ancien est resté nu 

mesurant alors l’épaisseur 

de cette matière 

qu’il faut 

que 



je sonde et tamise

afin 

de 
retrouver 
des assises et des fondations

l’emploi du temps
































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