la
France
est un produit
de son école et non l’inverse
nous vivons
dans
un pays
excessivement scolaire
où l’on se souvient du passage
du bac comme d’un moment marquant de la vie
où
des retraités
vous parlent encore de leur échec quarante ans plus tôt à tel ou tel examen et combien cela a grevé toute leur carrière toute leur vie
l’école
de la République
a formé depuis un siècle et demi un type de subjectivités étatisées reconnaissables entre toutes
des gens qui acceptent
la sélection et la compétition à condition que les chances soient égales
qui attendent
de la vie que chacun y soit récompensé comme dans un concours selon son mérite
qui demandent
toujours la permission avant de prendre
qui respectent
muettement la culture les règlements et les premiers de la classe
même leur attachement
à leurs grands intellectuels critiques et leur rejet du capitalisme sont empreints de cet amour de l’école
c’est cette construction
étatique des subjectivités qui s’effondre chaque jour un peu plus avec la décadence de l’institution scolaire
la réapparition
depuis vingt ans, de l’école et de la culture de la rue en concurrence de l’école de la République et de sa culture en carton est le plus profond traumatisme que subit actuellement l’universalisme français
sur ce point
la droite la plus extrême se réconcilie par avance avec la gauche la plus virulente
le seul nom de Jules Ferry
ministre de Thiers durant l’écrasement de la Commune et théoricien de la colonisation devrait pourtant suffire à nous rendre suspecte cette institution
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