j'applaudis au progrès
seulement
il y a
une distinction
fondamentale à faire
il y a
deux sortes de maux dans la boîte
de Pandore
ceux susceptibles d'élimination progressive ou d'amélioration notamment sur le plan social et ceux inhérents à l'existence je veux parler de la nature mortelle minuscule dérisoire de toutes choses qui sont promises à la mort et à l'oubli total
des faits qui constituent le tragique de l'existence et auxquels on ne peut remédier
j'ai tendance à penser que l'obsession de l'idée de guérison des maux guérissables est quelquefois un phénomène qui consiste à occulter la présence des maux non guérissables…
le hasard m'a fait entendre une vieille chanson chantée par Maurice Chevalier
cette chanson est très gaie mais donne une vision sardonique quoique drôle et vraie des limites de l'entraide et du progressisme
vous savez
c'est :
quand un vicomte rencontre un autre vicomte
qu'est-ce qu'ils s'racontent ?
des histoires de vicomte…
et le refrain
tout le monde se fout
se fout
se fout des p'tites misères
du voisin du dessous
m'a fait
pouffer de rire
et j'ai immédiatement dit
voilà une chanson que l'on devrait diffuser
dans les hospices de
Mère Theresa !
un peu de distance et d'humour noir !
je n'en tire pas argument pour m'élever contre l'entraide mais j'y vois une illustration de ce qu'il y a de parfois un peu ambigu dans le souci de faire du bien aux autres qui cache souvent l'impossibilité de se faire du bien à soi-même et de guérir ses propres angoisses
le dévouement est quelquefois le fait de personnes possédées par une haine abyssale tant à l'égard d'elles-mêmes que des autres
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