une page blanche
est
une page de patience
elle ne demande rien elle attend
ni vide ni silence imposé mais une réserve intacte
une étendue où le temps peut s’asseoir
La blancheur n’est pas absence
elle est retenue
suspension du geste
respiration avant la trace
Sur la page blanche les mots ne sont pas encore des mots
ils sont possibles
pressions légères
directions encore indécises
La patience de la page n’est pas inertie
elle est disponibilité
elle accepte l’hésitation
le détour
la lente montée du sens
Écrire devient alors un acte de mesure
ne pas forcer
ne pas remplir trop vite
laisser le blanc travailler
laisser la forme venir
du dialogue entre l’attente
et le premier signe
Une page blanche est une éthique discrète
elle enseigne
que toute naissance du langage
commence par le respect
de ce qui n’est pas encore dit
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