il est agréable de
parcourir
Le livre des Passages
et de sauter de page
en page
comme du lèche vitrine
on marque
une brève pause
pour admirer un étalage
qui attire notre regard sans ressentir le besoin
d’entrer dans le magasin
Par exemple
si on ouvre le chapitre
G
Expositions publicité Grandville
au hasard
on peut tomber sur une citation de Marx sur les prix et
les marchandises
puis il y a
quelques pages plus loin
une description d’un casino vu sous l’emprise du haschisch
on avance de deux pages et on se retrouve
devant une citation de
Blanqui
Une riche mort c’est un gouffre fermé
Rapidement on passe à une autre vitrine
Le livre ayant pour sujet évident
les passages de
Paris
une première incarnation du centre commercial
Benjamin
encourage le lecteur à se comporter en consommateur
qui se laisse séduire par le langage comme par toute autre
marchandise
C’est ce bazar total et cette abondance qui rendent le livre
impossible à finir
il est si riche et si dense que toute lecture induit
l’amnésie
on n’est plus tout à fait certain d’avoir lu ou non
un passage donné.
C’est véritablement un texte sans fin
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