L'Aleph
restera je crois
comme le recueil de la maturité de Borges
conteur
Ses récits précédents, le plus souvent, n'ont ni intrigue ni personnages. Ce sont des exposés quasi axiomatiques d'une situation abstraite qui, poussée à l'extrême en tout sens concevable, se révèle vertigineuse.
Les nouvelles de L'Aleph sont moins roides, plus concrètes. Certaines touchent au roman policier, sans d'ailleurs en être plus humaines. Toutes comportent l'élément de symétrie fondamentale, où j'aperçois pour ma part le ressort ultime de l'art de Borges.
Ainsi, dans L'Immortel : s'il existe quelque part une source dont l'eau procure l'immortalité, il en est nécessairement ailleurs une autre qui la reprend. Et ainsi de suite...Borges :
inventeur du conte métaphysique. Je retournerai volontiers en sa faveur la définition qu'il a proposée de la théologie ; une variété de la littérature fantastique. Ses contes, qui sont aussi des démonstrations, constituent aussi bien une problématique anxieuse des impasses de la théologie. Roger Caillois
Traduit de l'espagnol par
Roger Caillois et René L.-F. Durand.
L’Aleph Jorge Luis Borges
La nouvelle raconte l’histoire de Borges narrateur qui après la mort de Beatriz Viterbo une femme qu’il aimait continue à la visiter symboliquement par l’intermédiaire de son cousin Carlos Argentino Daneri un poète ambitieux
Daneri prétend posséder dans sa cave un Aleph un point dans l’espace contenant tous les autres points de l’univers en regardant ce point on peut voir simultanément tout ce qui existe partout et à tout moment
Borges descend dans la cave et expérimente cette vision incroyable il voit l’infinité de l’univers dans un seul point
La scène est à la fois merveilleuse et écrasante mêlant émerveillement et vertige
L’Aleph symbolise le savoir absolu mais aussi l’impossibilité de tout comprendre et la folie potentielle face à l’infini
La nouvelle se termine sur une note ambiguë Borges quitte la cave conscient de la grandeur et de l’horreur de ce qu’il a vu tandis que Daneri continue ses poèmes ambitieux ignorant la véritable signification de l’Aleph.
Analyse
L’infini et l’univers
Borges joue avec le concept mathématique
et philosophique de l’infini
La mémoire et le temps
Tout est contenu dans un seul point
transcendant le temps et l’espace
Mélange réel/fantastique
La narration fait douter le lecteur
de la frontière entre réalité et imagination
Réflexion sur l’art et la connaissance
Daneri représente l’art limité
tandis que Borges explore la connaissance absolue mais inaccessible

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