Des paroles nous unissent.
La date était inscrite :
l'exhaustive lecture, l'avenir gravé.
L'insistant futur est dans les mots
du livre seul.
2 janvier mort d'
Edmond Jabès
*
des questions
des ressemblances
des marges
de l'hospitalité
Edmond Jabès fait partie de ces écrivains venus après la Shoah, dont ils ont été les contemporains impuissants, pour qui le silence de Dieu est à la source de tous les questionnements.
À bien des égards, Edmond Jabès est sans doute le représentant majeur de cette génération prise entre désarroi et révolte, quoi que de manière paradoxale, contre Dieu après Auschwitz, cette génération qui parle de façon voilée et hermétique de l'indicible, afin de dire celui-ci : pas de pathétisme larmoyant, ni de vaine consolation.
Auschwitz est,
dans mes livres,
non point uniquement en tant que summum
de l'horreur,
mais comme faillite de notre culture.
Un événement au cœur de son œuvre :
un cri qui résonne
dans le fond de la mémoire juive
comme un spasme
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