La tension conceptuelle
naît entre deux pôles qui ne se résolvent pas l’un dans l’autre
elle n’est ni contradiction stérile
ni synthèse immédiate mais maintien d’un écart actif
chaque terme éclaire et limite l’autre
cette tension est productive
elle empêche la pensée de se figer
l’oblige à circuler à rester en éveil
penser ici ce n’est pas trancher mais tenir ensemble
accepter l’instabilité comme condition de la clarté
là où la réponse ferme la tension ouvre
elle est le lieu même où le sens travaille
La carte et le territoire
la carte est une abstraction réduction sélection mise à plat du monde Elle clarifie oriente rend le territoire lisible Mais pour être utile elle doit trahir omettre des détails lisser des aspérités transformer l’épaisseur en lignes
la carte est une promesse de maîtrise.
le territoire lui résiste à cette réduction Il est rugueux changeant imprévisible Il se vit par le corps le temps la fatigue l’erreur Là où la carte anticipe le territoire surprend Là où la carte explique le territoire éprouve
la tension conceptuelle entre carte et territoire rappelle une limite fondamentale de la connaissance aucune représentation ne coïncide avec ce qu’elle représente Confondre la carte avec le territoire c’est oublier le réel au profit de son schéma Refuser la carte c’est s’exposer à l’errance pure
Penser juste consiste à circuler entre les deux utiliser la carte sans l’idolâtrer marcher le territoire sans renoncer aux repères
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