Géophilosophie
pensée ancrée dans la terre
concepts modelés par les reliefs
l’esprit chemine avec les paysages
montagnes fleuves plaines comme idées
la géologie parlant à la pensée
l’ermitage des brumes
un lieu sans contours précis
où tout semble à la fois proche et distant
visible et retenu par un voile léger
on n’y pénètre pas par la force
mais par une attention douce
qui accepte que chaque pas
soit accueilli par un murmure de nuée
par un flou qui modifie la perception
sans jamais la supprimer
l’ermitage n’est pas solitude imposée
mais un espace de retrait choisi
où l’on se tient à la lisière du monde
observant sans posséder
écoutant sans intervenir
les brumes ne cachent pas
elles révèlent autrement
dissolvent les formes familières
pour laisser apparaître
les nuances les tensions les frôlements
que la clarté ordinaire efface
dans cet ermite léger
le temps se dilate
les gestes se font plus mesurés
la pensée trouve son rythme
dans la lente respiration du lieu
il n’y a pas de grandeur ici
ni de révélation spectaculaire
seulement l’évidence fragile
d’un monde
qui se montre à qui sait se laisser pénétrer
par sa discrétion et sa vapeur
l’ermitage des brumes
c’est le seuil où l’attention devient présence
où le regard, dépouillé d’exigence
rencontre le monde
dans sa transparence et sa profondeur silencieuse
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire