Observateur
regard fixé sur le monde
mesure
note
écoute silencieuse
entre subjectif et réel il trace la frontière du connu
gardien fragile du visible et du temps
l’observateur et l’observé
deux pôles qui se tiennent sans se confondre
et pourtant se définissent l’un par l’autre
l’observateur ne se limite pas à regarder
il ajuste son regard
il mesure la distance
il note les variations
sans jamais pouvoir tout absorber
l’observé quant à lui existe indépendamment
dans ses contours ses mouvements ses silences
il n’attend rien du regard
et parfois s’en détourne
comme si son existence même
était un acte de résistance à toute capture
entre eux se joue un échange discret
une tension
un léger balancement
où l’attention modifie subtilement ce qui est perçu
mais jamais au point de se substituer
observer n’est pas posséder
ni même comprendre complètement
c’est tenir le lien fragile
qui permet à la perception de se réaliser
sans violer l’autonomie de ce qui est observé
l’observateur et l’observé
sont ainsi coexistant
deux existences parallèles
qui se touchent par intermittence
dans la clarté ténue de la conscience
où le réel se donne
non comme un objet figé
mais comme un champ de relations possibles
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