le Rêve est une seconde vie
il ouvre un espace où la conscience se défait de ses limites diurnes et se recompose selon des lois plus anciennes plus profondes
dans le rêve nous ne sommes plus contraints par le temps par la causalité par les frontières du moi le monde s’y déploie comme une mémoire élargie où resurgissent des désirs enfouis des peurs muettes des images pures
le rêve n’imite pas la vie il en révèle la face invisible il prolonge l’existence en l’immergeant dans une texture plus souple plus symbolique où tout peut devenir signe où tout peut se transformer
cette seconde vie n'est pas une fuite mais un champ d’expérience où la psyché reconnaît ses propres chemins
le rêve dans la perspective nervalienne touche le sacré intérieur il ouvre les portes de ce qui précède la parole et dépasse la raison
c’est une vie parallèle qui éclaire la première et lui donne sa profondeur obscure et nécessaire
le rêve apparaît comme un tableau mouvant
où la jeune femme traverse un paysage qui se déploie
sans logique apparente
une plaine lumineuse se transforme soudain en couloir étroit
puis en chambre sans fenêtres
tout semble à la fois familier et changé
les formes respirent comme si le monde possédait un pouls propre
la silhouette de la jeune femme se perçoit de loin
comme un double qui marche avant elle et ce dédoublement produit
une sensation de flottement dépourvue d'angoisse
le sol semble fait dune matière souple
ni terre ni brume et chaque pas enfonce doucement le corps
comme dans une mémoire ancienne
le temps ne progresse plus
il se replie
comme une vague qui reviendrait au même point
une voix sans origine résonne non comme un message
mais comme une vibration intérieure qui réunit
toutes les images en un seul flux
la jeune femme rapporte au réveil
une impression persistante d'avoir visité un lieu qui nexiste nulle part
mais qui pourtant lui appartient
comme une chambre secrète de son être

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