le septième ange
passe
à travers
les ruines du langage
il ne parle pas
il traverse la parole comme le vent traverse le feu
il ne dit rien mais tout s’incline à son passage
les bibliothèques se taisent
les signes s’effacent
les visages se retournent vers l’intérieur du temps
nous avons trop nommé le monde
trop mesuré ses ombres
le septième ange vient
pour défaire les coutures du savoir
il ne détruit pas
il défait
il rend à chaque chose sa part d’indicible
il nous apprend que penser
n’est pas conquérir mais consentir
à cette oscillation entre lumière et disparition
il n’y a plus d’histoire
plus de pouvoir seulement des souffles
qui cherchent encore
une forme dans le vide
la vérité n’est plus un mur mais une brume
le septième ange
marche sur cette brume avec la légèreté de l’absence
nous sommes appelés
non pas à comprendre mais à écouter
le tremblement avant le mot le silence après
c’est là que commence la connaissance nue
celle qui ne veut pas durer
celle qui s’efface comme le sable après la vague
le septième ange ne promet rien
il ouvre
il entrouvre
la frontière du visible et du souffle
dans cette brèche
nous apprenons enfin à regarder le monde
sans le vouloir posséder

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