La Grande Santé
chez Nietzsche n’est pas simplement l’absence de maladie ni une force physique ou psychique ordinaire c’est une affirmation vitale un état d’être où le corps l’esprit et l’âme s’accordent dans un flux de puissance et de créativité
la Grande Santé se manifeste par la capacité à transformer la souffrance en force à accueillir le chaos et le devenir sans chercher à s’y opposer elle dépasse la morale traditionnelle elle rejette les valeurs toutes faites et les dogmes pour instaurer une éthique de l’affirmation de soi
selon Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra l’homme de Grande Santé ne fuit pas la douleur mais l’intègre il danse avec elle il la métabolise et il en fait un moteur de vie et de création cette santé n’est pas statique elle est mouvement elle est flux elle est croissance elle exige courage persévérance et volonté de puissance elle est la capacité à dire oui au monde dans sa totalité avec ses excès ses vertiges ses contradictions et c’est pourquoi elle est liée à l’idée de surhumain
le surhumain n’est pas un idéal lointain mais un processus intérieur de dépassement où l’on apprend à transformer ses instincts et ses passions en forces constructives la Grande Santé implique une liberté radicale une autonomie de jugement une résistance aux influences sociales et religieuses qui veulent modeler l’individu selon des normes artificielles c’est aussi une lucidité intense un regard qui ne se voile pas devant la laideur la souffrance la fatalité mais qui en tire une énergie créatrice comme le souligne Walter Kaufmann
Nietzsche transforme le concept de santé en philosophie vitale en refusant la dualité bien/mal et en mettant au centre l’acceptation de soi et du monde dans sa totalité
chaque pensée chaque action chaque élan vital devient alors une manifestation de cette Grande Santé qui ne se mesure pas dans le confort ou la tranquillité mais dans la capacité à vivre intensément à s’affirmer dans le flux de l’existence à devenir soi-même un créateur et un explorateur du monde et de soi-même sans limites ni compromis
dans cette perspective la Grande Santé n’est pas un état final elle est un processus continu un art de vivre un exercice de puissance et de joie qui transforme la fragilité la douleur et le chaos en énergie vitale et en beauté créatrice

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