maintenant partout et à venir
comme une nappe de présence sans bord
le temps s’étire dans toutes les directions
rien ne précède rien ne suit
le monde se tient dans un seul battement
ce battement recommence sans fin
chaque chose est à la fois issue et promesse
un instant tapissé d’inconnu
le réel s’y tient à peine
comme un souffle hésitant entre deux mots
la lumière n’éclaire que l’attente
tout semble prêt à naître ou à s’effondrer
le silence respire avec une lenteur d’animal
et dans cette immobilité suspendue
quelque chose s’ouvre sans forme ni nom
érigés dans la poussière du souffle
ils gardent la trace de gestes anciens
chaque syllabe se dresse comme une pierre offerte
portant le poids d’un sens oublié
le langage devient matière verticale
non pour dire mais pour tenir

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