chaque corps est
un lieu
de recueillement
une allumette craquée dans le noir
une trace
une empreinte préservée du passage du temps
tentative fragile
de fixer
une preuve dans l’épreuve
la cartographie secrète
des espaces
de ce qui reste après la perte
les contours de la disparition
les chaises vides
la beauté est trop violente
comme la douleur
je ne la regarde pas
ou si
je la regarde
j'oublie ce que je vois
je garde seulement les ombres et la lumière avec ce qui fuit et que
je ne reconnais plus
je garde le vent qui m'enveloppe mais que
je ne vois pas
je ne sens que ce frôlement et ce léger désespoir
qui me guette toujours
le présent est une perpétuelle catastrophe
une lettre tracée sur le bleu puis effacée
un trait
un lieu
une allumette une trace une empreinte
une preuve une lettre
un trait
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