j’avais
passé la nuit
au pied
de la montagne
dans
une cabane accueillante
parmi
les myrtes et le parfum
des cistes
de Crète
làdes cygnes avaient joué à mes côtés dans les flots dorés du Pactole et la lumière de la lune m’avait découvert un vieux temple de Cybèle,caché dans un bosquet d’ormes comme un fantôme farouche...
la contrée d’où je venais s’étalait à mes pieds comme une mer pleine de jeunesse et de vie
le printemps me saluait d’une immense fête de couleurs et de même que le soleil du ciel se retrouvait dans les mille modifications que la terre fait subir à la lumière mon esprit se reconnaissait dans la plénitude de vie qui l’assaillait de toutes parts
sur la gauche vrai géant le fleuve jubilant se précipitait dans les forêts du haut d’une paroi de marbre suspendue au-dessus de moi où l’aigle jouait avec ses aiglons où les cimes neigeuses offraient à l’Éther bleu leurs étincelles
à droite des nuées d’orage s’amoncelaient au-dessus des forêts du Sipyle
je ne sentais pas la tempête qui les portait rien qu’un souffle dans mes cheveux mais j’entendais leur tonnerre comme on devine la voix de l’avenir et je voyais leurs flammes comme la lumière lointaine de la divinité pressentie
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