que n’ai-je pu éviter
le seuil
de vos écoles
la science que j’ai suivie au fond
de ses labyrinthes
dont j’attendais
dans l’aveuglement
de la jeunesse
la confirmation
de mes plus pures joies
la science m’a tout corrompu
oui
je suis devenu
bien raisonnable auprès de vous
j’ai parfaitement appris à me distinguer
de ce qui m’entoure
et me voilà isolé
dans la beauté du monde
exilé du jardin où je fleurissais
dépérissant au soleil
de midi
c’est clairement en disciple de Rousseau qu’Hypérion développe sa propre vision de l’enfance et son hostilité à l’enseignement dispensé par l’école
l’action négative de celui-ci a pour cœur une séparation prématurée et peut-être irréversible d’avec la beauté du monde telle que l’enfant est capable de l’éprouver
le résultat en est une sorte d’individuation forcée l’apprentissage d’une distinction purement négative entre soi-même et le monde productrice d’une subjectivité desséchée et abstraite
séparer l’enfant de la beauté briser sa capacité à fusionner avec l’être des choses et du monde c’est le premier pas dans la destruction en lui d’une disposition au divin
oui
l’enfant reste
une créature divine
aussi longtemps qu’il n’entre
pas dans les mimétismes
de l’adulte
sa beauté
est d’être ce qu’il est
totalement
la contrainte
de la Loi et du Destin ne peut l’atteindre
il n’y a place en lui que pour
la liberté
En lui est la paix
il n’est pas encore en conflit avec lui-même
en lui est la richesse
son cœur ignore l’indigence
de la vie
et parce qu’il ne sait rien de la mort
il est immortel
mais cela
les hommes ne le souffrent
point
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire