ce
matin je lis des poèmes
dans
un format américain
je suis
le silence sans obstacle de l'aube
je suis
le quartier des choses étrangères
je marche
près de l'autoroute qui vibre
je suis
l'échangeur
je vole
en éclats au milieu du jour
je suis
le dernier des véhicules
j'achète de la confiture
je suis
le front de mer
je recouvre le front de mer
je suis
le plus étranger des oiseaux
je suis
pélagique et sobre
***
une vitre
me sépare du monde
opaque et déformante
seules ses brisures
me permettent d'y voir
quand
un verre précieux
se cassait autrefois
on coulait
dans ses fentes
de l'or fondu
à présent
de quelque source
il jaillisse
c'est au suc ambré
des mots
qu'il me faut laper
quelques gouttes
de lumière
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