bête
a atteint l’âge adulte
dans les années soixante
avec
les drogues qui amplifient
des choses
insignifiantes
passées jusque-là inaperçues
pensez
à la pauvre araignée
du magazine Life qui fut aspergée
de LSD
sa toile
n’était plus d’
une intelligente symétrie
mais d’
une anarchie bête
du jour au lendemain
l’obsession des micro-mouvements
de la structure et du langage
fit naître
une série de mouvements
d’art bête
la danse de la
Judson Church
le Pop
Fluxus
le minimalisme
l’art conceptuel
tous fondés sur le trop évident
compter
répéter et autres activités enfantines
devinrent à la mode
dans les années soixante-dix
l’art des marges
celui des malades mentaux
des autistes
fut célébré par des gens comme
Robert Wilson
il y eut
une course générale au de plus en plus bête
les années soixante-dix virent aussi
un regain d’intérêt
pour l’œuvre
de
Gertrude Stein
écrivain profondément bête
qui avait choisi
le bête des décennies avant tout le monde
Stein
écrivait du galimatias en utilisant
un vocabulaire de cours élémentaire
aux non-initiés tout cela semblait
absurde
Ah ça
quelqu’un
qui traverse la scène
à pas comptés et appelle ça de la danse
comme c’est
bête
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