Venue de l'imperceptible
convexité de l’œil
ce par quoi on sait que la Terre
est ronde l'éternité est circulaire
mais plate
Le coussin est (montagne) érosion
le tapis pénéplaine
Il n'y a plus de déchirure
dans l'espace ni dans moi
le monde avant qu'il ne se
plisse,une ondulation d'herbes
entre l'est et l'ouest
Une ligne imaginaire va parcourir
ce balancement oblique
On sait que les eaux
s'y partageraient s'il y avait
de l'eau
Mais il y a seulement
cette soif de pliure
Des silhouettes se superposent
Le long de cette arête fictive
immobiles dans leur mouvement
Chaque instant est persistance et mémoire
L'horizon dans son absence
est une hésitation émoussée
La préfiguration tremblante
du corral
où se tapit sa catastrophe
Éternité, Georges PEREC
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