.
les collectes
du jardinier instinctif
Collecter
c'est ramasser, recueillir, relever.
Mais pourquoi ramasse-t-on? Pourquoi récupère-t-on des choses abandonnées, laissées pour rien, jetées? Si tu m'avais posé la question, ma première réaction aurait été de dire que nous n'avons aucun but. Nos collectes s'apparentent à des dons. Comme tout don pur, elles n'exigent aucune reconnaissance, aucune réciprocité, aucune approbation. Il faudrait que nous n’ayons aucun projet, que nous ne soyons poussés par aucun sentiment ni par aucun calcul. Une telle hypothèse, il faut bien le reconnaître, est peu crédible. Si nous ne tirions aucune satisfaction de notre travail, si nous n'en retirions aucune fierté d'aucune sorte, pourquoi le ferions-nous? Imaginons un donateur qui décide de faire un don par compassion ou par pure générosité. S'il apprécie ces qualités, s'il se les attribue à lui-même, alors il se paye de son don sous la forme narcissique de l'estime de soi. Il ne s'agit plus d'un don, mais d'un échange. Nous sommes pris dans la même contradiction. D'une part nous trouvons un certain plaisir à mettre à la disposition d'autrui ce que nous collectons (et cela n'a rien de condamnable); mais d'autre part, pour que ces collectes soient vraiment de pures collectes, il faut que nous nous vidions de toute intention. Dépourvues de tout contenu a priori, les collectes seraient alors dignes de ce nom. Note rapide sur l'Orloeuvre.
L.A.Photographies
près du Rhône avril 2016
.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire