lundi, décembre 15, 2025

écoute 
le souffle de l’univers 
écoute le vide qui respire 

























et TON 618 qui est abîme 
et lumière en même temps  une étoile qui n’existe pas 
et pourtant brille plus fort que mille soleils 
et Janus qui regarde de deux yeux l’invisible 
et le visible 

et qui trace dans l’espace  
des lignes de gravité que nous ne voyons pas 

et le yin 
et le yang qui se mêlent dans chaque mouvement 
et chaque silence 
et chaque trou noir devient une respiration 
et chaque galaxie un vers 
et chaque point de masse négative un murmure 
et la matière noire est la ponctuation qu’on devine 
et non ce qu’on touche 
et le temps lui-même se courbe autour de ce double univers 

et nos yeux 
sont comme des fenêtres 
sur une pièce que nous n’habitons pas  mais dont 
nous sentons la chaleur 

et le froid 
et l’attraction 
et la répulsion 
et tout est flux 
et tout est poésie 
et TON 618 attire 
et repousse 
et le souffle de Janus nous emporte 
et nous ne savons plus où finit le visible 
et où commence l’invisible 
et le vide n’est pas absence il est parole qui fait vibrer l’espace 
et chaque instant est un mot qui se tord 
et se replie 
et s’étire jusqu’à devenir lumière 
et silence 

et nous 
flottant dans ce flux 
nous sentons que le cosmos écrit un poème 
sans fin 

et que nous faisons partie de ses lignes invisibles 
et que comprendre c’est écouter le rythme sans nom 
et que le mystère n’est pas à résoudre mais à habiter 
et le flux continue 
et continue 

et chaque abîme chaque étoile  chaque souffle 
cosmique est une note 
dans la symphonie 
infinie 

et nous sommes à la fois lecteurs 
et vers nous-mêmes 
et TON 618 est un point noir 
et Janus un stylet double 
et le yin-yang la respiration du poème 

et l’univers lui-même se penche 
sur nous pour nous murmurer que tout ce qui existe 
n’est que la moitié de ce qui domine 

et le reste est vide 
et silence 
et éternel flux 
et nous glissons avec lui à travers l’invisible 
et le visible 
et rien ne cesse jamais de danser























présentation simple  du modèle cosmologique de Janus 
proposé par le physicien français 
Jean-Pierre Petit























Le modèle Janus   l’idée centrale

le modèle Janus propose que l’Univers ait 

deux faces 

comme le dieu romain Janus 

un univers de matière 

le nôtre

un univers de matière à masse négative 

invisible pour nous


ces deux univers coexisteraient dans le même espace

mais interagiraient très peu  

sauf par la gravitation




La clé  la masse négative

dans la physique classique 


la masse est toujours positive

les objets s’attirent par gravité


dans le modèle Janus 

il existerait aussi une masse négative

règles gravitationnelles modifiées 


masse positive ↔ masse positive 

attraction

masse négative ↔ masse négative 

attraction

masse positive ↔ masse négative 

répulsion


résultat 


les deux univers 

se repoussent gravitationnellement



À quoi ça sert   ce que Janus veut expliquer

Le modèle Janus cherche à expliquer sans ajouter d’entités inconnues :


L’expansion accélérée de l’Univers

au lieu d’invoquer l’énergie noire

la répulsion entre les deux univers suffirait à expliquer 

l’accélération


Les effets attribués à la matière noire

la matière à masse négative invisible pourrait produire
des effets gravitationnels similaires à ceux observés dans les galaxies



Une cosmologie  à deux métriques 

techniquement mais dit simplement


chaque univers a sa propre façon de mesurer l’espace et le temps

ils sont liés par des équations couplées

d’où une dynamique globale à deux faces

mais pour une intuition simple 


nous vivons sur une face de l’Univers 

l’autre agit comme un miroir gravitationnel invisible



Statut scientifique

il est important d’être clair 

le modèle Janus est théorique et spéculatif

il n’est pas accepté par le consensus scientifique

il n’a pas de validation observationnelle solide à ce jour

il est surtout développé par Jean-Pierre Petit lui-même



il reste cependant 

intellectuellement stimulant

souvent cité dans des discussions sur des alternatives 

à la cosmologie standard



une image mentale

Imagine 

deux océans superposés

invisibles l’un à l’autre

dont les courants se repoussent

et dont les remous expliquent 

ce que nous observons à la surface


c’est cela


le modèle Janus 


un univers à deux visages

où ce qui est 

invisible pourrait façonner 

ce qui est 

observable


















 

Janus et le Yin-Yang  
une lecture en 
miroir




le yin-yang n’est pas une opposition simple

c’est une co-naissance 












 

deux principes qui ne peuvent exister qu’ensemble

chacun portant en lui la trace de l’autre


lu ainsi

le modèle Janus devient 

une cosmologie profondément taoïste







Deux faces un seul réel

dans le yin-yang 

Yin  

obscur passif invisible réceptif

Yang  

lumineux actif manifeste mesurable


dans Janus 

univers à masse négative 

invisible répulsif non mesurable directement

univers à masse positive 

visible attractif structuré



mais attention 
comme dans le yin-yang aucun n’est supérieur
ils ne sont pas ennemis
ils sont co-originaires

sans yin le yang s’épuise.
sans yang le yin n’a rien à contenir



Attraction et répulsion  le Tao en mouvement

le yin-yang n’est pas statique 

il est flux

alternance respiration cosmique


dans Janus 

attraction entre semblables

répulsion entre contraires


c’est exactement la dynamique taoïste  
l’équilibre ne vient pas de l’unité
mais de la tension 
maintenue


métaphysiquement 

l’harmonie n’est pas la paix

c’est une instabilité féconde


 

Le point de l’autre en soi

dans le symbole du yin-yang, chaque moitié contient 
un point de l’autre

lecture Janus 

le visible porte l’empreinte de l’invisible

l’invisible agit à travers le visible

l’ énergie noire  la  matière noire  
ne seraient pas des choses 
en plus
mais


le point noir dans le blanc 
le rappel que le réel ne se ferme jamais sur lui-même



Le vide taoïste et TON 618

Dans le taoïsme le vide n’est pas manque
il est puissance opérante 

c’est le vide du moyeu qui permet au char d’avancer

TON 618 incarne ce vide actif 
un centre qui n’est rien
mais autour duquel tout s’organise

Janus donne la structure,
le yin-yang donne le rythme



Connaissance et non-connaissance

le taoïsme insiste sur le non-savoir fécond 
Janus métaphysiquement 
dit la même chose 

nous ne pouvons connaître 

qu’une face

vouloir tout unifier détruit 

l’équilibre


la sagesse n’est pas la conquête totale
mais l’acceptation d’une asymétrie fondamentale




Yin-yang et Janus disent ensemble 

le réel est relation pas substance

l’opposition est créatrice

le vide agit

l’invisible gouverne sans régner



le monde 

tient 

parce que ses contraires 

ne se résolvent 

pas















 






Lecture métaphysique du modèle Janus









le modèle Janus 

au-delà de sa valeur scientifique contestée 

est 

une puissante machine symbolique


il parle moins de l’Univers 

que de notre manière d’habiter le réel

Janus dieu des seuils regarde dans deux directions à la fois



le modèle qui porte son nom suggère ceci 


la réalité n’est jamais univoque 

ce qui est

est toujours accompagné de ce qui n’apparaît pas


à chaque présence correspond 

une absence active



l’invisible comme principe actif

dans Janus l’univers invisible n’est pas un décor caché 

il est ce qui agit sans se montrer

métaphysiquement cela renverse 

une intuition naïve 


ce n’est pas ce qui existe 

qui gouverne

mais ce qui influence 

sans être accessible


comme 

l’inconscient gouverne la pensée consciente

le non-dit structure le langage

le vide façonne la forme


l’univers à masse négative devient 
la figure cosmique 
de l’ombre 

non pas le mal
mais 

le contre-champ nécessaire



La répulsion comme condition de l’ordre

dans la vision classique l’ordre naît de l’attraction
Janus propose autre chose  

l’ordre naît aussi de la séparation

la répulsion 
entre les deux univers empêche la fusion totale donc 
l’annihilation

sans distance rien ne persiste


métaphysiquement 

exister

c’est être tenu à distance de son opposé


la répulsion devient une éthique cosmique 

le réel se maintient parce que ses contraires 
ne se confondent pas


Deux métriques deux vérités

chaque univers possède sa propre métrique
sa manière de mesurer le temps et l’espace

lecture métaphysique 

il n’existe pas une seule vérité totale mais des régimes 
de réalité incompatibles qui pourtant 
se conditionnent mutuellement

ce que nous appelons  lois de la nature ne seraient que 
les lois de notre face du réel


L’énergie noire comme nom du manque

dans la cosmologie standard
l’énergie noire est un mot posé sur une ignorance

dans Janus 
cette ignorance devient 
signifiante 


elle est l’effet d’un autre monde qui ne peut être vu 
sans être détruit

métaphysiquement 

ce que nous appelons 
mystère 

n’est pas absence de cause mais présence 
d’un autre plan



Janus et la conscience

on peut lire Janus comme 

une métaphore de la conscience elle-même 

un versant lumineux rationnel mesurable

un versant obscur paradoxal inaccessible

une interaction constante

une impossibilité de passage direct


la conscience n’est pas 
un point 
mais 

une frontière dynamique


Lien avec TON 618

Si TON 618 est le symbole du vide qui domine
Janus est la structure qui permet à ce vide d’agir
sans jamais se révéler

TON 618 serait l’abîme
Janus la loi qui permet à l’abîme d’organiser le monde
sans jamais devenir monde


métaphysiquement le modèle Janus 
murmure 
ceci 


le réel est double

le visible n’est qu’une moitié

ce qui nous échappe n’est pas ailleurs


il est 

ce qui rend possible 

ce qui est

























Croix de Coste décembre 2025

mon occupation ici 

pas un métier
plutôt une partie sans règle fixe








des archives ouvertes

des souvenirs déplacés

des dates qui glissent

des fragments qu’on assemble

pour le plaisir de les désassembler


je joue avec la mémoire

comme avec un jeu de cartes ancien 



certaines sont marquées d’autres manquent

la partie n’est jamais finie








La bibliothèque est une mécanique vivante

ses rayonnages sont des engrenages
ses livres des organes silencieux

chaque volume dort
mais ensemble ils respirent 
le savoir circule la mémoire grince
le temps s’y met en mouvement

n y entre comme dans une machine ancienne
qui ne produit rien d’autre
que de la pensée en marche




la bibliothèque 
une mécanique qui pense
tant qu’on la parcourt





















L’oubli de l’être n’est pas une absence brutale

mais un glissement silencieux




ce n’est pas que l’être disparaît
c’est que l’on cesse de l’interroger














pris par l’usage 

la vitesse la mesure

nous nommons les choses sans les habiter


l’être devient fonction 

objet rendement et le mystère se retire sans bruit

dans cet oubli le monde continue

mais il est comme vidé de sa profondeur



tout est là et pourtant tout manque 

la présence l’étonnement la gravité d’exister





14 décembre 2025

se souvenir de l’être
ce n’est pas accumuler du savoir
c’est réapprendre à demeurer
à laisser les choses être
avant de vouloir les posséder ou les expliquer


L’oubli de l’être 
nous parlons du monde
sans plus l’habiter


























Une langue brisée soumise
une langue d’amour
une autre de vautour
et une de soupir


elles ne s’accordent pas
elles coexistent

















L’une rampe sous le poids du monde l’autre se donne sans calcul

une autre encore plane au-dessus des restes

attentive aux fractures

et la dernière s’échappe

à peine audible comme l’air quittant la poitrine






Ce ne sont pas des langues choisies mais des états

elles surgissent selon la pression

selon la fatigue

selon l’ouverture ou la peur


La langue soumise répète

La langue d’amour touche

La langue vautour nomme ce qui meurt

La langue soupir se tait presque



Écrire alors c’est les laisser passer sans hiérarchie

ne pas corriger leur conflit

ne pas chercher l’unité




la vérité ne parle jamais
dans une langue intacte
mais dans ce frottement instable
où plusieurs voix
tentent, ensemble
de respirer





















l’étoile

ne tombe pas

elle     descend

pour     apprendre     à

l’eau         le        souvenir









de sa  clarté première

après la foudre il reste

une nuit lavée

une nuit qui écoute

une nuit qui boit

la lumière sans bruit



l’eau circule

entre deux mondes

visible / invisible

vase / vase

geste / geste

espérance






               n’est pas attente
             mais présence nue
           un fil de lumière
         tendu dans le calme
       entre ce qui fut brisé
     et ce qui consent à naître

        regarde
          doucement
            sans saisir
              sans vouloir

     l’étoile indique
       sans ordonner
         veille
           sans dominer






elle est au-dessus
      et en dessous
        et dedans

         mémoire douce
           de ce que tu es
              quand
               tu
               n’as
               plus
               rien
               à
               défendre

au centre
                eau
              silence
                ciel






La circularité
cycle de guérison, retour au flux

Le rythme descendant
lumière qui se fait humble

Le centre aquatique 
cœur réparé, transparence retrouvée

L’absence de rupture 
continuité douceur confiance

























dimanche, décembre 14, 2025

 


Sorbier

arbre de seuil et de lumière
baies rouges comme signes anciens
fragilité dressée contre le ciel
il veille aux lisières
gardien discret des passages et des saisons














sorbier à port léger

tronc mince 

écorce gris brun lisse

feuilles composées pennées dentées

vert vif puis roux

corymbes blancs au printemps 

nectar discret

baies globuleuses rouges

riches en sorbitol

persistantes

offertes aux oiseaux

marquant l’automne


14 décembre 2025

































établissez vous 

en un lieu aussi favorable que possible 
à la concentration de votre esprit sur lui-même 

placez-vous dans l’état le plus passif ou réceptif 
que vous pourrez...

écrivez vite sans sujet préconçu 
assez vite pour ne pas retenir et ne pas être tenté de vous relire


établissez-vous oui

et laissez le lieu se retirer derrière vous

qu’il ne reste que la surface intérieure

plane disponible 

sans attente








alors quelque chose commence à glisser

ce n’est pas une idée

pas encore une phrase

plutôt une pression douce

un courant qui cherche une issue


Écrire vite 

non pour aller loin

mais pour ne pas barrer le passage


La main sait avant l’œil

la phrase avant le sens

le rythme avant la pensée


Les mots arrivent mal coiffés

légèrement de travers

ils portent encore la nuit dont ils sortent


Ne pas corriger

Ne pas comprendre trop tôt

Laisser la phrase se faire


comme un rêve qui s’énonce

pendant qu’il a lieu


Il n’y a pas de sujet 

il y a une poussée


Pas de plan 

il y a une dérive précise


Ce qui s’écrit n’explique rien

mais déplace


À mesure que la vitesse s’installe

le moi se relâche

la vigilance tombe en arrière

et l’écriture devient un phénomène

presque impersonnel

comme si le langage

se souvenait de lui-même


Quand enfin la main ralentit

ne pas relire tout de suite



Laisser reposer le texte

comme on laisse retomber la poussière

après un passage rapide



Ce qui restera

ne sera ni vrai ni faux

mais actif 

un fragment de courant capturé

une trace de l’esprit

au moment exact

où il cessait de se surveiller





























Le voyage de l’initié commence dans le noir
nous prévient le loup des steppes

où les étoiles se taisent 
et les pierres gardent le souffle des anciens



il n’y a pas de lumière au départ
seulement l’obscurité dense
qui épouse chaque pas
qui oblige à écouter le vent
à sentir le sol
à devenir sensible à ce qui ne parle pas















le loup avance sans hâte
sa présence est un fil
une mesure du temps et du silence



chaque regard jeté à l’invisible
révèle un chemin intérieur
une orientation que l’œil seul ne peut discerner


le noir est maître et guide
il n’enseigne pas par images
mais par perception et patience


l’initié
dans cette marche sourde
apprend que la lumière ne se mérite pas
qu’elle surgit seulement
lorsque l’ombre est pleinement parcourue


le voyage est long
sans carte ni repère connu
et le loup des steppes
continue de marcher devant nous
nous indiquant le silence
comme la première et la dernière leçon


























Tractacus Solitarius

texte isolé
pensée en retrait
parole 
seule dans l’espace du monde
où chaque proposition 
s’examine et se pèse



Silence compagnon du raisonnement

l’esprit 
délié 

se tient face à lui-même




une errance qui oriente







pas 

sans but qui trace sa voie

le chemin 

se découvre en marchant

chaque détour révèle 

une direction



le hasard devient guide
dans la conscience du voyageur





existence souterraine et solitaire


Vie cachée 

sous 
la surface du monde
ombres et racines silence et lenteur
chaque geste 
devient perception intime,
où l’être s’éprouve à l’écart



le temps 
s’étire sans témoin



Homme du devenir et des métamorphoses
être en flux 
jamais figé
chaque pas transforme 
la forme et le sens
instable
ouvert à l’invisible
il incarne le passage du temps
et la vie comme perpétuel 
changement













Ce qui domine n’est pas ce qui existe

ce qui domine
c’est ce qui attire sans se montrer

ce qui ne se donne pas en forme
mais en pente






les choses visibles occupent l’espace

elles font du bruit

elles réclament 

un nom


















le pouvoir réel appartient à ce qui creuse

à ce qui manque

à ce qui fait pencher le monde vers lui



une montagne existe

mais c’est le vide sous la falaise qui décide 

de la chute



une parole existe

mais c’est le silence autour d’elle  qui lui donne 

son poids



ce qui domine n’a pas besoin 

d’être là

il suffit qu’il agisse 

par absence





comme 
une loi invisible
comme une fin jamais atteinte
comme un centre qui n’est nulle part 
et vers lequel tout 
converge

exister
c’est être compté

dominer 
c’est être inévitable























Vide comme une idée ultime

non pas 
le néant stérile

mais 

le vide après 
que toutes les questions ont été posées

un vide 
qui ne manque de rien
parce qu’il a tout absorbé 

les formes les causes les pourquoi











un vide si dense qu’il devient présence

si silencieux qu’il impose 

l’écoute


l’idée ultime ne dit rien

elle attire


elle n’explique pas

elle courbe l’esprit autour d’elle

comme la gravité courbe l’espace



penser jusqu’à ce point

c’est approcher 

un horizon 


au-delà

la pensée continue peut-être

mais 

sans langage

sans retour possible



Vide comme une idée ultime 

là où comprendre 

cesse d’être accumulation

et devient 

abandon





Vide 

comme le silence 

après la dernière pensée
























TON 618 


n’est pas un objet 

c’est une absence qui a appris à briller



au bord du temps observable là où la lumière arrive essoufflée 

après dix milliards d’années de chute 

il existe un gouffre si massif 

que même les nombres y perdent leur voix


TON 618 



















un nom humain posé sur un vertige

un trou noir si vaste qu’il ne dévore pas seulement la matière 

mais aussi nos intuitions sur 

l’échelle la durée le sens


autour de lui

la réalité s’enroule comme un fleuve de feu



le gaz  

la poussière 

les étoiles défaites y tourbillonnent

chauffées jusqu’à devenir mémoire 

incandescente


avant de disparaître

la matière crie en lumière



c’est cela le quasar 

l’agonie lumineuse de l’univers 

un chant de mort si puissant qu’il traverse les âges 

pour atteindre nos yeux fragiles




TON 618 

ne se déplace pas 

c’est le cosmos qui glisse vers lui


son horizon n’est pas une frontière mais 

une question sans réponse




le temps ralentit 

s’étire puis abdique


ce qui franchit ce seuil ne meurt pas 

cela cesse simplement 

d’avoir un récit


il est plus massif que des milliards de soleils

et pourtant 

il est vide

 

Vide 

comme une idée ultime 

Vide 

comme le silence après la dernière pensée



dans son cœur

aucune explosion

aucun enfer flamboyant 

seulement une densité absolue

une gravité si pure qu’elle courbe l’être lui-même




TON 618 

est peut-être 

une métaphore cosmique 

la preuve que l’univers

malgré toute sa lumière est façonné par des abîmes 

que ce qui domine n’est pas ce qui existe

mais ce qui attire 




le centre n’est pas toujours 

un lieu

mais
 
une perte




et nous

poussières conscientes

regardons ce monstre lointain et l’appelons par un nom

comme pour nous rassurer

mais 


TON 618 


n’a que faire de nos mots 

il attend

il attend depuis toujours
































 

Carte mentale rapide


Formalisme 


règles


Platonisme


objets


Structuralisme 


relations



























 

Le dictionnaire et la langue


la syntaxe  

grammaire + dictionnaire

le sens  

ce que les phrases veulent dire dans le monde


il existe des vérités sur le monde 

parfaitement compréhensibles

impossibles à déduire uniquement d’un dictionnaire


le langage formel ne suffit pas à épuiser le réel















Pourquoi c’est inévitable

la syntaxe est 

finie règles axiomes

manipulable mécaniquement


le sens porte sur 

une infinité de situations

une interprétation  de l’extérieur 


un système ne peut pas se contenir entièrement lui-même


conséquence philosophique majeure

Gödel 

montre que 

la vérité mathématique 

n’est pas réductible à la preuve formelle


cela implique 


la notion de vérité 

est plus large que celle de démonstration

les mathématiques ne sont pas un simple jeu de symboles


attention aux mauvaises interprétations

ce n’est pas 

un rejet de la rigueur

un appel au flou ou à l’intuition vague

c’est 

une limite précise

démontrée mathématiquement





la syntaxe dit 

ce qu’on peut prouver


le sens dit 

ce qui est vrai 


les deux ne coïncident pas toujours