Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
lundi, décembre 15, 2025
le modèle Janus propose que l’Univers ait
deux faces
comme le dieu romain Janus
un univers de matière
le nôtre
un univers de matière à masse négative
invisible pour nous
ces deux univers coexisteraient dans le même espace
mais interagiraient très peu
sauf par la gravitation
dans la physique classique
la masse est toujours positive
les objets s’attirent par gravité
dans le modèle Janus
il existerait aussi une masse négative
règles gravitationnelles modifiées
masse positive ↔ masse positive
attraction
masse négative ↔ masse négative
attraction
masse positive ↔ masse négative
répulsion
résultat
les deux univers
se repoussent gravitationnellement
Le modèle Janus cherche à expliquer sans ajouter d’entités inconnues :
au lieu d’invoquer l’énergie noire
la répulsion entre les deux univers suffirait à expliquer
l’accélération
la matière à masse négative invisible pourrait produire
des effets gravitationnels similaires à ceux observés dans les galaxies
techniquement mais dit simplement
chaque univers a sa propre façon de mesurer l’espace et le temps
ils sont liés par des équations couplées
d’où une dynamique globale à deux faces
mais pour une intuition simple
nous vivons sur une face de l’Univers
l’autre agit comme un miroir gravitationnel invisible
il est important d’être clair
le modèle Janus est théorique et spéculatif
il n’est pas accepté par le consensus scientifique
il n’a pas de validation observationnelle solide à ce jour
il est surtout développé par Jean-Pierre Petit lui-même
il reste cependant
intellectuellement stimulant
souvent cité dans des discussions sur des alternatives
à la cosmologie standard
Imagine
deux océans superposés
invisibles l’un à l’autre
dont les courants se repoussent
et dont les remous expliquent
ce que nous observons à la surface
c’est cela
le modèle Janus
un univers à deux visages
où ce qui est
invisible pourrait façonner
ce qui est
observable
le yin-yang n’est pas une opposition simple
c’est une co-naissance
deux principes qui ne peuvent exister qu’ensemble
chacun portant en lui la trace de l’autre
lu ainsi
le modèle Janus devient
une cosmologie profondément taoïste
dans le yin-yang
Yin
obscur passif invisible réceptif
Yang
lumineux actif manifeste mesurable
dans Janus
univers à masse négative
invisible répulsif non mesurable directement
univers à masse positive
visible attractif structuré
comme dans le yin-yang aucun n’est supérieur
ils ne sont pas ennemis
ils sont co-originaires
sans yin le yang s’épuise.
sans yang le yin n’a rien à contenir
le yin-yang n’est pas statique
il est flux
alternance respiration cosmique
dans Janus
attraction entre semblables
répulsion entre contraires
métaphysiquement
l’harmonie n’est pas la paix
c’est une instabilité féconde
lecture Janus
le visible porte l’empreinte de l’invisible
l’invisible agit à travers le visible
le point noir dans le blanc
le rappel que le réel ne se ferme jamais sur lui-même
Dans le taoïsme le vide n’est pas manque
il est puissance opérante
c’est le vide du moyeu qui permet au char d’avancer
TON 618 incarne ce vide actif
un centre qui n’est rien
mais autour duquel tout s’organise
Janus donne la structure,
le yin-yang donne le rythme
Connaissance et non-connaissance
nous ne pouvons connaître
qu’une face
vouloir tout unifier détruit
l’équilibre
la sagesse n’est pas la conquête totale
mais l’acceptation d’une asymétrie fondamentale
Yin-yang et Janus disent ensemble
le réel est relation pas substance
l’opposition est créatrice
le vide agit
l’invisible gouverne sans régner
le monde
tient
parce que ses contraires
ne se résolvent
pas
il est ce qui agit sans se montrer
métaphysiquement cela renverse
ce n’est pas ce qui existe
mais ce qui influence
comme
l’inconscient gouverne la pensée consciente
le non-dit structure le langage
le vide façonne la forme
le contre-champ nécessaire
dans la vision classique l’ordre naît de l’attraction
Janus propose autre chose
l’ordre naît aussi de la séparation
sans distance rien ne persiste
métaphysiquement
exister
c’est être tenu à distance de son opposé
la répulsion devient une éthique cosmique
chaque univers possède sa propre métrique
sa manière de mesurer le temps et l’espace
lecture métaphysique
dans la cosmologie standard
l’énergie noire est un mot posé sur une ignorance
métaphysiquement
un versant lumineux rationnel mesurable
un versant obscur paradoxal inaccessible
une interaction constante
une impossibilité de passage direct
Lien avec TON 618
Si TON 618 est le symbole du vide qui domine
Janus est la structure qui permet à ce vide d’agir
sans jamais se révéler
TON 618 serait l’abîme
Janus la loi qui permet à l’abîme d’organiser le monde
sans jamais devenir monde
le réel est double
le visible n’est qu’une moitié
ce qui nous échappe n’est pas ailleurs
il est
ce qui rend possible
ce qui est
Croix de Coste décembre 2025
mon occupation ici
pas un métier
plutôt une partie sans règle fixe
des souvenirs déplacés
des dates qui glissent
des fragments qu’on assemble
pour le plaisir de les désassembler
je joue avec la mémoire
certaines sont marquées d’autres manquent
la partie n’est jamais finie
La bibliothèque est une mécanique vivante
ses rayonnages sont des engrenages
ses livres des organes silencieux
chaque volume dort
mais ensemble ils respirent
le savoir circule la mémoire grince
le temps s’y met en mouvement
n y entre comme dans une machine ancienne
qui ne produit rien d’autre
que de la pensée en marche
une mécanique qui pense
tant qu’on la parcourt
L’oubli de l’être n’est pas une absence brutale
mais un glissement silencieux
ce n’est pas que l’être disparaît
c’est que l’on cesse de l’interroger
nous nommons les choses sans les habiter
l’être devient fonction
dans cet oubli le monde continue
mais il est comme vidé de sa profondeur
tout est là et pourtant tout manque
la présence l’étonnement la gravité d’exister
se souvenir de l’être
ce n’est pas accumuler du savoir
c’est réapprendre à demeurer
à laisser les choses être
avant de vouloir les posséder ou les expliquer
L’oubli de l’être
nous parlons du monde
sans plus l’habiter
une langue d’amour
une autre de vautour
et une de soupir
elles ne s’accordent pas
elles coexistent
L’une rampe sous le poids du monde l’autre se donne sans calcul
une autre encore plane au-dessus des restes
attentive aux fractures
et la dernière s’échappe
à peine audible comme l’air quittant la poitrine
Ce ne sont pas des langues choisies mais des états
elles surgissent selon la pression
selon la fatigue
selon l’ouverture ou la peur
La langue soumise répète
La langue d’amour touche
La langue vautour nomme ce qui meurt
La langue soupir se tait presque
Écrire alors c’est les laisser passer sans hiérarchie
ne pas corriger leur conflit
ne pas chercher l’unité
la vérité ne parle jamais
dans une langue intacte
mais dans ce frottement instable
où plusieurs voix
tentent, ensemble
de respirer
l’étoile
ne tombe pas
elle descend
pour apprendre à
l’eau le souvenir
de sa clarté première
après la foudre il reste
une nuit lavée
une nuit qui écoute
une nuit qui boit
la lumière sans bruit
l’eau circule
entre deux mondes
visible / invisible
vase / vase
geste / geste
dimanche, décembre 14, 2025
Sorbier
baies rouges comme signes anciens
fragilité dressée contre le ciel
il veille aux lisières
gardien discret des passages et des saisons
sorbier à port léger
tronc mince
écorce gris brun lisse
feuilles composées pennées dentées
vert vif puis roux
corymbes blancs au printemps
nectar discret
baies globuleuses rouges
riches en sorbitol
persistantes
offertes aux oiseaux
marquant l’automne
14 décembre 2025
établissez vous
établissez-vous oui
et laissez le lieu se retirer derrière vous
qu’il ne reste que la surface intérieure
plane disponible
sans attente
ce n’est pas une idée
pas encore une phrase
plutôt une pression douce
un courant qui cherche une issue
Écrire vite
non pour aller loin
mais pour ne pas barrer le passage
La main sait avant l’œil
la phrase avant le sens
le rythme avant la pensée
Les mots arrivent mal coiffés
légèrement de travers
ils portent encore la nuit dont ils sortent
Ne pas corriger
Ne pas comprendre trop tôt
Laisser la phrase se faire
comme un rêve qui s’énonce
pendant qu’il a lieu
Il n’y a pas de sujet
il y a une poussée
Pas de plan
il y a une dérive précise
Ce qui s’écrit n’explique rien
mais déplace
À mesure que la vitesse s’installe
le moi se relâche
la vigilance tombe en arrière
et l’écriture devient un phénomène
presque impersonnel
comme si le langage
se souvenait de lui-même
Quand enfin la main ralentit
ne pas relire tout de suite
Laisser reposer le texte
comme on laisse retomber la poussière
après un passage rapide
Ce qui restera
ne sera ni vrai ni faux
mais actif
un fragment de courant capturé
une trace de l’esprit
au moment exact
où il cessait de se surveiller
nous prévient le loup des steppes
où les étoiles se taisent
il n’y a pas de lumière au départ
seulement l’obscurité dense
qui épouse chaque pas
qui oblige à écouter le vent
à sentir le sol
à devenir sensible à ce qui ne parle pas
le loup avance sans hâte
sa présence est un fil
une mesure du temps et du silence
chaque regard jeté à l’invisible
révèle un chemin intérieur
une orientation que l’œil seul ne peut discerner
le noir est maître et guide
il n’enseigne pas par images
mais par perception et patience
l’initié
apprend que la lumière ne se mérite pas
qu’elle surgit seulement
lorsque l’ombre est pleinement parcourue
le voyage est long
sans carte ni repère connu
et le loup des steppes
continue de marcher devant nous
nous indiquant le silence
comme la première et la dernière leçon
Tractacus Solitarius
parole
où chaque proposition
Silence compagnon du raisonnement
l’esprit
une errance qui oriente
pas
sans but qui trace sa voie
le chemin
se découvre en marchant
chaque détour révèle
une direction
le hasard devient guide
dans la conscience du voyageur
existence souterraine et solitaire
Vie cachée
ombres et racines silence et lenteur
chaque geste
où l’être s’éprouve à l’écart
le temps
être en flux
chaque pas transforme
instable
il incarne le passage du temps
et la vie comme perpétuel
ce qui domine
ce qui ne se donne pas en forme
mais en pente
les choses visibles occupent l’espace
elles font du bruit
elles réclament
à ce qui manque
à ce qui fait pencher le monde vers lui
une montagne existe
mais c’est le vide sous la falaise qui décide
une parole existe
mais c’est le silence autour d’elle qui lui donne
ce qui domine n’a pas besoin
il suffit qu’il agisse
comme
comme une fin jamais atteinte
comme un centre qui n’est nulle part
exister
dominer
Vide comme une idée ultime
mais
un vide
parce qu’il a tout absorbé
les formes les causes les pourquoi
un vide si dense qu’il devient présence
si silencieux qu’il impose
l’idée ultime ne dit rien
elle attire
elle n’explique pas
elle courbe l’esprit autour d’elle
comme la gravité courbe l’espace
penser jusqu’à ce point
c’est approcher
au-delà
mais
sans retour possible
Vide comme une idée ultime
là où comprendre
et devient
Le dictionnaire et la langue
le sens
il existe des vérités sur le monde
parfaitement compréhensibles
impossibles à déduire uniquement d’un dictionnaire
le langage formel ne suffit pas à épuiser le réel
la syntaxe est
finie règles axiomes
manipulable mécaniquement
le sens porte sur
une infinité de situations
une interprétation de l’extérieur
un système ne peut pas se contenir entièrement lui-même
conséquence philosophique majeure
Gödel
montre que
la vérité mathématique
n’est pas réductible à la preuve formelle
cela implique
la notion de vérité
est plus large que celle de démonstration
les mathématiques ne sont pas un simple jeu de symboles
attention aux mauvaises interprétations
ce n’est pas
un rejet de la rigueur
un appel au flou ou à l’intuition vague
c’est
une limite précise
démontrée mathématiquement
ce qu’on peut prouver
le sens dit
ce qui est vrai
les deux ne coïncident pas toujours














