mardi, mars 06, 2018



du jour au lendemain

les sensations aimables 

de la vie



poésie



une subtilité de la découpe  un truc

bref  mince

un défi hyalin











jour paisible  joie unanime

la voie est libre


pensif  Ao demeurait à la porte

que désirait-il?



le poète opère sélection

attentive



assemblage de qualités

discordantes


































le sigle 

HCE 

ou 

Finnegan gisant  ithyphallique










Il se confond avec le paysage 
irlandais  

la ville de Dublin ou Phoenix Park  comme 
Osiris avec la terre 
d'Egypte

le sigle évoque l'oméga grec  
un 3 renversé 

l'initiale de Wellington  
Wake ou 
William 

Shakespeare ou Guillaume le Conquérant  

donc HCE comme créateur ou 
conquérant 

il évoque aussi l'idéogramme chinois pour 
montagne 

qui se prononce Shan  ainsi que Shin  la 21ème 
lettre de l'alphabet 
hébreux

le sigle   └┴┘ 

se reconnaît derrière plusieurs motifs 
récurrents du roman 


paire de fesses  
culotte
soutien-gorge  
moustaches  
couronne  tricorne de Napoléon  
une main baladeuse  
les 3 soldats  
la Sainte Trinité  
l'arche de Noé  
la ville avec ses immeubles  
les tours de Howth Castle  
le reflet de Butt Bridge sur la Liffey  butt : cul 
l'âne-cul de Mamalujo etc.








































UNANIME
ABSENCE

ABSENCE
UNANIME




































Chapitre 1 

âge des dieux   

la chute

Lieu : Phoenix Park

Arts : histoire  architecture

Technique   mythe


Après le déluge qui alimente la rivière de la parole  et après une brève période sans histoire  Eden le tonnerre provoque la chute de l'homme














Le maçon Finnegan tombe de son échelle  son corps gisant devient Dublin et par extension toutes les civilisations

La veillée funèbre commence  c'est l'histoire

Les guerres se succèdent les empires s'érigent et s'écroulent, les héros meurent puis revivent dans les épopées

Le mur construit par Finnegan se dresse comme son phallus au centre de Phoenix Park  symbole de la volonté masculine qui arraisonne le flot spontané de la parole féminine

Mais cette violence produit un essoufflement du sens et il faut alors tendre l'oreille aux voix du passé, aux ancêtres qui murmurent sous la terre ou sur les pages des livres. 

Cette dialectique est illustrée par la bataille de Waterloo puis le dialogue du conquérant et de l'indigène

En imitant la nature  les premiers hommes ont formé les runes puis les alphabets

Aussi la faute qui entraîna la chute dans le langage fut-elle une heureuse faute puisqu'elle a engendré la culture

La Maternité veut être reconnue par la Paternité comme co-créatrice du monde

Elle convertit les hommes aux religions matriarcales et inverse l'ordre de la Création

Et bien que la parole paternelle souffle son appel à la liberté  la sexualité devient le fondement de l'ordre social

En conséquence quand Finnegan se relève  on lui enjoint de se rendormir en lui promettant un culte religieux



























Christian Bök
































Giorgo Manganelli

Centuries  cent petits romans-fleuves
                                             

Trente neuf



Rapide, une ombre court le long des barbelés, à travers les tranchées, près des silhouettes des armes qui se découpent dans la nuit : le messager est pris d'une grande hâte, une furie heureuse le guide, une impatience sans répit. 

Il porte un pli qu'il doit remettre à l'officier responsable de la place forte, lieu de morts nombreuses et de quantité de clameurs, de lamentations, d'imprécations. 

Le messager agile traverse les grands méats de la longue guerre. 

Ça y est, il a rejoint le commandant : un homme taciturne, attentif aux bruits nocturnes, aux fracas lointains, aux éclairs rapides et insaisissables. 

Le messager salue, le commandant — un homme d'un certain âge déjà, au visage rugueux — déplie le message, l'ouvre et lit. 

Ses yeux relisent, attentifs. « Qu'est-ce que ça veut dire ?» demande-t-il curieusement au messager, étant donné que le texte de la dépêche est écrit noir sur blanc, et que clairs et communs sont les mots employés. 

« La guerre est finie, mon commandant », confirme le messager. 

Il consulte sa montre : « Elle est finie depuis trois minutes.» 

Le commandant relève la tête, et c'est avec une infinie stupeur que le messager aperçoit sur ce visage quelque chose d'incompréhensible : une impression d'horreur, d'effroi, de fureur. Le commandant tremble, il tremble de colère, de rancœur, de désespoir.  

« Fiche-moi le camp, charogne !» ordonne-t-il au messager ; celui-ci ne comprend pas, le commandant se lève et, de la main, il le frappe au visage. « Décampe ou je te tue ! » 

Le messager s'enfuit les yeux pleins de larmes, d'angoisse, comme si l'effroi du commandant s'était emparé de lui. 

Donc, pense le commandant, la guerre est finie. 

On en revient à la mort naturelle. 

Les lumières vont s'allumer. 

Il entend des voix lui parvenir des positions ennemies ; on crie, on pleure, on chante. 

Quelqu'un allume une lanterne. 

Partout la guerre est finie, il ne subsiste aucune trace de guerre, les armes précises et rouillées sont définitivement inutiles. 

Combien de fois l'ont-ils pris en mire pour le tuer, ces hommes qui chantent. 

Combien d'hommes a-t-il tué et fait tuer dans la légitimité de la guerre ? 

Car la guerre légitime la mort violente. 

Mais à présent ? 

Le visage du commandant est inondé de larmes. 

Ce n'est pas possible : il faut que l'on comprenne immédiatement, une fois pour toutes que la guerre ne peut pas finir. 

Lentement, péniblement, il soulève son arme et vise les hommes qui chantent, là-bas, qui rient et s'embrassent, les ennemis pacifiés. 

Aucune hésitation, il commence à tirer.



Giorgio Manganelli
Centurie, cent petits romans-fleuves, traduit de l'italien par Jean-Baptiste Para, 
prologue de Italo Calvino, éditions W, 1985, p. 89-90.

écran de nuit

François Bon

ici



































06.03.18

ensoleillement proche de 

10%

SOLEIL SOLEIL 
SOLEIL SOLEIL SOLEIL
SOLEIL SOLEIL 
SOLEIL SOLEIL SOLEIL


[

Un système dépressionnaire étendu
complexe et peu évolutif tournoie sur l’Europe occidentale 
et le proche Atlantique

minima 983 hpa sur l’Irlande et l’Angleterre

]











Une maison 
Perce dans le silence 
Le secret de la neige



Natsume Sôseki


*





il faut prendre le soleil 
où il 
est

il est précieux
où que l'on se trouve


je vous demande de me faire signe
où que vous soyez

d'où que tu viennes   
dis-le moi






























de la terre

le glacier qui grince

*

de la lame

la fraîcheur sans respirer




















la neige illumine

montagne faible lampe apparaît

*

dans cette 

lumière


que le vent plie

*

le soleil abandonne


chaleur résolue 

en feu

*

respirer au pied

de la montagne aride

*

le blanc verse

il tiendra le ciel








































HIVER


L'hiver   la saison prépondérante 
dans le roman

Finnegan 

hibernant tandis 
que les réactions chimiques 
de l'humus préparent dans les profondeurs de la terre 

les forces vives du printemps









Les Romains nommaient l'Irlande
Hibernia

A la fin de la nouvelle
Les morts

la neige tombe lentement
dans la nuit

sur les vivants et les morts

recouvrant d'une grisaille uniforme
une société paralysée par l'hypocrisie et la
lâcheté



L'hiver exprime l’accomplissement du
non-agir 

celui qui rend possible la plongée dans ses propres racines 
et l’élan fondamental

la capacité légitime de resurgir 
quand on a contacté ses propres bases

L’hiver est donc à la fois 
le point d’orgue qui conclut la descente de l’énergie 
et le point d’appui  lieu de recel dynamique de sa remontée



Selon le Su Wen chapitre II

Les trois mois de l’hiver sont appelés « fermer » et « mettre en recel ». 

L’eau gèle, la terre se fend, on s’abstient d’importuner le Yang. 

On se couche tôt et on se lève tard. 

Il faut attendre les rayons du soleil. 

On exerce son vouloir, comme si l’on était tapi, comme si l’on était caché, comme si l’intention tout entière était tournée vers soi, comme si on obtenait une pleine conscience de soi même. 

On s’éloigne du froid et on recherche la tiédeur en évitant toute dispersion par les couches de la peau, de manière à vite  et bien retenir  en soi les souffles vitaux. 

Telle est la correspondance aux souffles de l’hiver et la voie pour nourrir la mise en recel. 

Aller à l’encontre de cela blesserait les reins et produirait au printemps des épuisements et des paralysies par insuffisance de l’offrande à l’élan de création spécifique du printemps. 

































A.L.P. 

initiales d'

Anna Livia Plurabelle


Anna est la vieillarde

Livia la femme adulte 

Plurabelle 

les jeunes filles en fleurs et les lettres de 

l'ALP habet

















La vieille Anna évoque Sainte-Anne
la mère de la Vierge

Sur les terres celtiques
Anne fait l'objet d'un culte particulier
parce qu'elle rappelle l'antique déesse de la fertilité
connue chez tous les peuples
indo-européens :

Ana ou Dana en Irlande
Don en Gaulle
Diane à Rome

Il existe
en Irlande
deux collines appelées

the Paps ou Da Chich Anann

c'est-à-dire les tétons
d'Ana


Anna Livia
est le surnom de la rivière

Liffey 
qui traverse Dublin.

Anna signifie grâce en hébreu




































Du jour au lendemain 

quelque chose s'était déréglé  vibration intense

il avait perdu la force  connaissait les sensations

amères de la vie  6 mars naissance de

Gabriel Garcia Marquez

*






En tant qu'écrivain, García Márquez commence sa carrière en publiant nombre d'œuvres littéraires, bien reçues par la critique, comme des nouvelles et des ouvrages non-fictionnels. Cependant ce sont les romans Cent ans de solitude (1967), Chronique d'une mort annoncée (1981) et L'Amour aux temps du choléra (1985) qui lui apportent la reconnaissance du public, des médias et de ses pairs. À la suite de la parution de Cent ans de solitude, considéré comme son chef-d'œuvre, l'auteur connaît un succès commercial planétaire. Son nom est fréquemment associé au « réalisme magique », courant artistique qui insère des éléments magiques et des motifs surnaturels dans des situations se rattachant à un cadre historique, culturel et géographique avéré. La plupart de ses livres fondent une quête du temps perdu et abordent différents thèmes tels que la solitude, le pouvoir, l'amour, le désir, la décadence, la violence et la mort. Le regard de l'auteur sur la civilisation et la nature humaine se veut tour à tour ironique, désabusé, méditatif et fataliste. L'action de plusieurs de ses œuvres se déroule dans le village fictif de « Macondo ».


































Devant un tel contraste
il y a quelques années seulement
le champ était ouvert à la fantaisie sur la structure
des corps célestes

La seule chose qui ne parût point douteuse
c’est qu’ils ne devaient en rien ressembler au nôtre
On se trompait


L’analyse spectrale est venue 

dissiper
cette erreur

et démontrer malgré tant d’apparences contraires
l’identité de composition de l’univers














Les formes sont innombrables
les éléments sont
les mêmes

Nous touchons ici à la question capitale,
celle qui domine de bien haut et annihile presque
toutes les autres

il faut donc l’aborder en détail et
procéder du connu à
l’inconnu

































U

Statistiques concernant les journaux  les mensuels et les
bimensuels

année après année  y compris les titres
nouveaux

1833 - 251  journaux
1834 - 180  -
1835 - 165  -
1836 - 151  -
1837 - 158  -
1838 - 184  -
1840 - 146  -
1841 - 166  -
1842 - 214  -
1845 - 185  -

Charles Louandre  statistique littéraire  De la production
intellectuelle en France depuis quinze ans  Revues des deux mondes
premier novembre 1847 p.442

612   


































0803~0807

II I III II II I III III I III II II II I III II III I III I 
I I II I III I II II III II III III III I II I II III I II 
III III I III II III I I II I II II II III I III I II III I 
II II III II I II III III I III I I I II III II III I II III 
I III II I I I II II I II II I III III I III II III III II 
III II I III III III I I III I I III II II III II I II II I 
II I III II II II III III II III III II I I II I III I I III 
III II II I III I I II I II II III I I III III II III I II 
II I I III II III III I III I I II III III II II I II III I 
I III III II I II II III II III III I II II I I III I II III 
III II I I II III III II I II II I I III I I II III III II 
II I III III I II II I III I I III III II III III I II II I 
I III II II III I I III II III III II II I II II III I I III 
I II III I II III I II III I II III I II III I II III I II 
III I II III I II III I II III I II III I II III I II III I 
II III I II III I II III I II III I II III I II III I II III 
II III II II III II I II I I I III I III II II III I I III 
I II I I II I III I III III III II III II I I II III III II 
III I III III I III II III II II II I II I III III I II II I 
III III II III II III II I I II II II I II III III I I I I 










Le poète japonais contemporain Shigeru Matsui écrit ce qu'il appelle de Purs poèmes qui s'approchent au plus près des codes alphanumériques binaires qu'on trouve en informatique. Commencés dès 2001 et se comptant aujourd'hui par centaines, utilisant les grilles 20x20 du papier japonais standard, chacun de ces Purs Poèmes consiste en 400 caractères, chacun étant un nombre de 1 à 3. D'abord écrits en caractères chinois, figurant les nombres 1,2 et 3 avec un simple, double et triple tiret, les derniers ont été composés en caractères romains (ci-dessus). 




Quand Matsui lit ses poèmes 
à voix haute

ils sont d'une précision 
absolue

deviennent littéralement 
hypnotiques.