mardi, août 16, 2022

16082022

III


elle enserre de son bras droit

un bouclier

sur lequel se trouve

un aigle


sous son coude gauche

un bénitier

en forme de coquille Saint-Jacques


à ses pieds

un serpent rouge




















*


le fracas 

des volets qui s’ouvrent


rayon de soleil


un matin 

d'août  sans nuages


*


la 
profondeur de sa parole s'enracine 
dans

une 
petite 
langue insolite


la 
vibration 
de l'arcane 

est 

celle 
de l'éclosion
































 Fruits


 le couteau le matin

incise 

soit 

cette écorce grumeleuse 

un petit peu ouatée à l’intérieur 

soit 

une peau mince et lustrée

odorante toujours 



















j'hésite

après l’orange

sur le choix de la poire


ne pas manquer le moment de délicieuse plénitude

le fondant qui remplace 

le raide prématuré 

et précède 

le blet


le choix 

de la pomme dépend de l’humeur


chair 

acidulée ou plus onctueuse

éviter 

la farineuse 


banane 

plus ou moins tigrée


Kiwi 

tranché

centre blanc

rayonnement vert

cils 

très noirs


 


un rituel 

établi depuis peu

 

salade de fruits 

saupoudrée d’éclats de graines et fruits concassés

pour commencer la journée


le conserver


***




le poème 

ne se lève qu’en s’arrachant

de votre emmêlement 

tenace


motte de chiendent

tresse et détresse de la lumière





















un homme marche

une lampe allumée à la main


peut-il être question d'hostilité 

entre la lumière et les accidents du parcours 



sûrement pas


cependant 

la lumière et l'obscurité ne peuvent coexister






























la lumière chasse l'obscurité 

révèle les accidents du parcours 

et permet à l'homme de marcher prudemment

en montant 

en descendant

sur les côtés

etc


la lumière de la lampe 

supprime la cause de jurons ou de plaintes futiles 

telles que 


mon pied a heurté un obstacle

ou bien  

ce creux m'a fait trébucher 


une fois la Paix réalisée

l'homme ne ressent ni haine ni antagonisme 

envers le monde


la paix 

dissipe les ténèbres qui nous empêchent 

de voir la vraie nature du monde 

et ses embûches


en l'absence de la lumière de la paix 

qui permet de s'adapter aux multiples circonstances

on condamne le monde

lui reprochant ses souffrances

comme on se plaint 

des obstacles sur 

un chemin


c'est pourquoi 

un homme ayant réalisé la Paix Suprême 

après avoir connu le monde comme 

un rêve compliqué

ne doit pas être considéré comme étant hors du monde

non concerné par ses activités


en fait

il est le seul 

à être en harmonie effective avec le monde

il est le seul 

vraiment compétent pour être

un homme d'action


ainsi 

la paix est le régulateur 

de tes activités




















la lune 

blanc vase de nuit 

se déverse


j’ai 

sans lutter 

abandonné toutes mes couleurs 


là où 

des âmes épuisées se reposent 


il faut de la féminité ...































la langue à rechercher

dans la magie ...


dans ce pays au lieu de l'exiler...


asile au désert ...

dès qu'il fait sens ...


assigné à résidence...


jamais l'espace...



le charme opère

simplement 

singulier ...


dans la trame ....


étape 


poussière

de l'évolution ....


*


la 
poésie vie 
dans 

un monde 
fait d’épaisseurs superposées 

terre 
mer
brume 
nuages

ciel invisible


tout cela 

paraît à peine bouger

sinon la légère ligne ou bave d’écume

le long des plages qui s’incurvent 

vers la droite


*


de quoi 

s’est protégée l’orange 

abritée sous 

une peau épaisse 



d’

un froid

plus intense sans doute


elle disait que S. prévoyait la rigueur de l’hiver 

à la quantité de robes superposées 

dont s’enveloppe 

l’oignon



***



les lignes indéfiniment se poursuivent

mais les lignes transversales 


les branches 
des arbres  passent au-dessus des murs

les rivières 
courent au-dessous des ponts

les ronces 
vont partout comme les bêtes à quatre pattes

les oiseaux 
sillonnent le ciel bas tout à leur aise


les nuages

les éclaboussures les brises 

continuent prises dans leur élan de s’éloigner 

vers l’ubac et vers l’adret



qui 

se reposent près des eaux qui ne sont pas 

terrestres


qui 

errent dans des brouillards sans cesse variant 

leur densité


près 
d’accotements 
où 

l’on n’échappe guère à 

une peste




ça

on ne le sait pas


on ne sait pas


ça 

se pourrait bien


laisser tranquille















l'homme en Paix 

peut avoir 

un souci de rectification 

pour ce qui se passe dans le monde


s'il 

en éprouvait de la crainte

de quelle aide pourrait-il être envers ceux qui considèrent 

ce monde possessive-ment 

et avec avidité 




















ils sont sous l'emprise 

de l'égoïsme et dépourvus de toute notion 

d'impartialité


pour guider l'aveugle sur 

un chemin

ou traiter la cécité de l’œil malade 

on a besoin d'y voir clair


de même

celui qui peut réformer le monde 

est celui qui a découvert sa propre nature immuable 

par rapport à la nature changeante du monde

et demeure paisible 


de tels hommes 

ne peuvent s'empêcher d'aider le monde


pourquoi 


est-ce que 

quelqu'un peut manquer de cœur 

au point de ne pas relever 

un enfant 

qui glisse et tombe 


même question

pour les Sages

capables de comprendre les difficultés du monde

et qui peuvent aider les gens


parce qu'il s'est détaché du mental et du corps

le Sage

n'est pas éprouvé par l'effort que demande 

le service du monde

tout comme le principe vital ayant quitté 

un corps 

ne souffre pas 

même si de lourds attelages 

passent sur ce corps en l'écrasant


le Sage 

ne se dérobera donc pas 

devant le travail ou les soucis


seule 

la Paix réalisée effectivement peut produire 

un tel courage 

et 

un tel calme