vendredi, juillet 31, 2020


qu’achète-t-on avec cet argent 

que nous désirons 



est-ce

une chose de prix 




une chose durable 


et dans quel but la désirons-nous 







c’est 

un bien triste repos 

que nous recherchons et qui nous coûte 

fort cher






de 
possessions

je 
n’en ai pas 

ça c’est sûr  
enfin quelque chose de sûr

ensuite 

une mélodie 

c’est 

une mélodie plaintive 

une lumière lilas

une imminence sans destinataire


je vois 
la mélodie

présence 
d’

une lumière orangée


sans ton regard 

je ne saurai vivre ça aussi c’est sûr

je 
te suscite
te ressuscite

et 

il m’a dit 

de sortir 

dans le vent et d’aller 

de maison en maison 

en demandant 

s’il était là































et 
de même 
que 




l’anse

tout en étant disposée à remplir 

son rôle pratique

ne doit pas briser l’unité formelle 

du vase













de 
même 

l’art de vivre exige 

de l’individu 

qu’il préserve son rôle 

dans l’unité organique close 

sur elle-même 

du cercle restreint





et 
qu’en même 
temps 

il serve les buts de l’unité plus large

tout en aidant par ce service 

à l’insertion du cercle restreint 

dans celui qui l’entoure... 




peut-être est-ce là 

la formule de la richesse de la vie

celle des hommes et celle 

des choses 



cette richesse en effet réside 

dans 

la multiplicité de leurs appartenances 

dans 

la concomitance du dedans et du dehors

dans 

l’attachement et la fusion 

d’


un côté

qui sont en même temps libération 

parce qu’ils ont 

comme pendant attachement et fusion 

d’

un autre côté



en effet

notre âme

ne s’accomplit que dans la mesure 

où elle participe entièrement 

comme élément nécessaire 

de 
l’harmonie de
l’

un

et 
en même temps 
pénètre 

dans 

les imbrications et significations 

de l’autre 

non pas 

malgré la forme que cette appartenance 

lui impose

mais au moyen 

d’

elle 

comme si 

elle était 

le bras que l’un de ces deux mondes

le réel ou l’idéel 

tend vers l’autre 

pour l’appréhender et se l’attacher

tout en se laissant appréhender 

et attacher

par lui

Georg Simmel





































Véra Pavlova


la vie est incomplète

si elle ne tient pas dans 

un seul oui

 

 

pourquoi 

le mot oui est-il si court 

?











il devrait être

plus long que les autres

plus difficile à prononcer

de sorte qu’il faudrait du temps

pour y penser vraiment

pour oser le dire

au risque de se taire

en son beau milieu 



 L’Animal céleste






































c’est 
sans doute 

un des miracles 
de l’esprit humain que d’avoir créé 

une langue 
aussi éloignée de toutes les autres 
que Sirius paraît l’être 
de notre terre









langue sans substantif
sans adjectif
sans pronom 
sans verbe
sans adverbe 
sans singulier 
sans pluriel
sans masculin 
sans féminin 
sans neutre
sans conjugaison 
sans sujet
sans complément 
sans proposition principale 
sans subordonnée
sans ponctuation
sans autre vocabulaire qu’environ 500 sons 

langue tenue depuis 4 000 ans 
au-dessus de la moitié de la terre comme 

un ensemble d’étendards
où les hommes se haussent,
lisent leurs plus exigeants songes


en chinois, 
plus aucun secours 

les signes indiquent tout 
n’expliquent rien 
impériaux et célestes

ils se tiennent 
à l’écart du fragile sens 
où telle ou telle phrase les aventure
ne gardent aucune trace des usages où ils viennent 
d’être notés 

pas 
de conciliabules 
entre les mots 
d’

une phrase 

et même 
pas de mots
même pas de phrases  

un silence 

sans appui 
court 
d'

un signe 

à 
l’autre 
lorsqu’

une vague parole 
tente de les compromettre


cette langue 
n’est pas encore parvenue jusqu’
à l’homme 

elle 
exige de lui 
soit 

une extrême raison

soit ce surcroît 
de folie grâce auquel 

il y a 
encore des songes 
des larmes et des efforts sans objet

































mardi, juillet 28, 2020



la chaleur 

de l’éther étoilé ajoute sa pression

et

comme les condensant

voile l’azur 

de leur nimbe



il arrive aussi 

que le ciel reçoive de l’extérieur

les atomes qui forment nuées 

et nuages volants







innombrable 

est en effet leur nombre

infini

l’ensemble de l’espace




































TEL QUEL


faible gradient 

anticyclonique méditerranéen  renforcé par 

une dorsale d’altitude 

d’origine saharienne jusqu’au nord‑est des Alpes 

mais qui s’affaiblit dans l’ouest au passage 

d’

un thalweg 

associé 

à 

un système dépressionnaire complexe 









sur la mer du Nord 

lequel s’évacuera sur le sud 

de la Scandinavie 

mercredi 

matin




la proximité 

de cette perturbation et les remontées humides 

entraînées par 

un minimum thermique 

sur l’Espagne sont source d’

un risque d’orage 

localement intense cet après‑midi et en début 

de nuit 




trajectoires aléatoires 

pour ces phénomènes pris dans 

un flux d’ouest assez fort 




retour vers la Manche d’

une cellule détachée 

de l’anticyclone des Açores

et liée à 

une nouvelle poussée d’air saharien 

très chaud en altitude

d’où 

un épisode caniculaire 

de jeudi à samedi












chatoyant 

en sueur

chaleur des épaules

vêtues de 

papier












papillon papillon

laisse-moi te questionner

sur la poésie 

chinoise



































le chant des tuiles roses

un quartier ancien

une jambe 

la jupe 

une grange 

les doigts flocons légers

la claudication des jours





il y a 

beaucoup 
de phrases suspendues chevauchées coupées 
qui cherchent au large à fuir 
l’énoncé




une jupe longue 

un vélo 

les bancs

des petites fleurs 

un grand cèdre

une salle aux étroites fenêtres

les enfants 


































le premier Jour 

où je fus 

une vie

je m’en souviens 

quel silence



le dernier Jour 

où je fus 

une Vie

je m’en souviens 

pareillement 








il fut plus silencieux 

bien que le premier

fût silence 

il fut vide 

tandis que le premier

était plein 


c’est 
toujours la même 
chose  

une douleur 

me réveille me transperce
de part en part, non de paille en paille
c’est peut-être ça le renouveau de la dernière 
des choses 
mortes


Claro






depuis que 
des bribes de mémoire étaient 
apparues 

j’effectuais 

un double mouvement

de perte et de retrouvailles

dans 

une danse alternée


au fil de mon immersion

deux images ou deux idées de moi-même

de ma personnalité se superposaient



celui 

que j’avais été autrefois reprenait 

peu à peu sa place 



il s’infiltrait de partout

il menaçait

mais 

s’
agissait-il vraiment 
d’

une menace 



j’avais deux missions



résoudre les contraires 

et concilier 

celui 

que j’avais été avec 

celui 

que je devenais 

et 
qui n’était pas étranger 
à 

celui 
qui avait 
été 


des mouvements circulaires 

et parfois contradictoires 

balayaient mon esprit 

en tous sens 



ils 
parcouraient 
l’espace 

à 
la recherche 
d’

un objet perdu


comment retrouver 

ce 
qu’on ne connaît 
pas 


































il ne reste rien dans la main

que le sable issu

de sable…



vous 
vous teniez là
ordonnant l’espace et le temps
en ce lieu où se réalise le livre où le blanc 
s’est laissé ronger par la lettre par cette nuit du sens 
au bout de laquelle nous 
nous effacions













j’ai 
habité votre fenêtre
tel pourrait être le début 
d’

une lettre amoureuse 

si elle n’était vôtre

c’était du moins 

une fenêtre 

que 
j’ai habitée 

une nuit

quelle 
chute y attendais-je 







la fenêtre serait le lieu limite 

de l’attente  

celui qu’habitent folie et suicide 

c’est pourquoi les fenêtres me fascinent

regards 

mais aussi abris quand on ne peut 

ni entrer 

ni se jeter dans le vide 



un monde 

qui n’est pas le monde 

et qui n’est pas non plus 

le non-monde de la transcendance 

voici la fenêtre

lieu 

d’

un vécu imaginaire et parfois dangereux



ni être 

ni ne pas être

tel est le cri du fou 

coincé sur le rebord de la fenêtre 

et

passée l’anecdote

vos fenêtres sont aussi là pour être

des lieux en soi

elles pourraient être 

les reliures 

d’


un 
dernier cri 

comme 
la patène 
d’

un 
rouge-gorge



sans violence

jour après jour

fixant la contrée

dans ses habitudes et son isolement

comptant les pas








une lettre amoureuse
une fenêtre
une nuit

un monde
un vécu imaginaire et parfois dangereux

un dernier cri
un rouge-gorge 






un gardien du temple 
fouille l'herbe rase des yeux de lune d'été


































et puis 
la nature prélève sur toute 
la mer

maints éléments 
comme le montrent sur le rivage

les linges 
suspendus qui prennent l’humidité


il est 
d’autant plus clair 
que pour accroître les nuages
maints atomes peuvent surgir du flux salé 
de l’océan 

il existe 

une parenté 
entre les deux humeurs








et 
de tous 
les fleuves 
ainsi que de la terre 
même

nous voyons 
des brumes et des vapeurs surgir 


comme leur haleine expirée
elles s’envolent 
bien haut

dispersent leur ténèbres 
obnubilant 
le ciel

à mesure 
qu’elles se fondent en nues 
altières






































NATSU NO TSUKI

lune d'été

lune fraîche d'été











la pâleur froide
de la lune procure

un bien - heureux 

soulagement 
au cœur de la nuit étouffante 
de l'été


dans ses 
Notes de chevet 
Sei Shonagon

remarque au registre des choses agréables

en été
c'est la nuit que je préfère

et l'époque
de la la lune cela va sans dire

mais l'obscurité aussi


*



givre des nuits d'été
étincelant sur les sables
la lune




captive
au fond 
d'

un pot

une pieuvre
et ses rêves lune d'été






































que les sommets s’offrent au vent

l’expérience sensible

nous le prouve 

quand 

nous escaladons 

une haute montagne





































c’est 

un murmure 

loin de l’été



dans 
le froid

un petit feu
qui réchauffe mal

une étendue 
vide en forme d’arc-en-ciel












une gare

un train

une flaque d’eau

un nuage entre les rails

j’attends




est-il vrai
comme je le pense 
que nous cherchons à atteindre
enfin

une plénitude 

?



oubli 

mais 
n’oublie pas la nuit 
l’abîme 

le
jardin
nous en offre
sinon la réponse
du moins la condition



à la dispersion cruelle
nous préférons

la dérive
ténue du jardin



le vœu exaucé 
est de l’ordre de l’expérience 
il représente sa sanction suprême

ce qu’on souhaite dans sa jeunesse
on le possède à profusion dans sa vieillesse

a dit Goethe 

plus tôt 
dans la vie le souhait est formulé 
et plus grand 
est 

la
perspective 
qu’il se réalise

la vie serait-on en droit de dire en conséquence  est précisément assez longue pour donner à espérer que les vœux de la première jeunesse auront des chances d’être exaucés 


le lointain 
est le pays où 
les vœux sont exaucés

plus 

un souhait 
s’étire vers les lointains du temps 
et plus on peut espérer le voir se réaliser

or 
ce qui ramène 
vers les lointains du temps 
c’est l’expérience

qui 
en forme 
la trame et les articule

aussi 
le souhait comblé 
est-il le couronnement 
de l’expérience



la lampe



de nouveau copiant

activités terrestres vues du ciel

fleuve de tout 

un tas de choses

d’eau 
de terre 
de bois 
de pierres 

sang rouge fer

glace miroirs
écailles variables

étoiles et tresses
d’eau indiscernables lignes


corps blond 

soie 

jambe brunie



bouchons dansent mousses

lancer

de
bâtons
en suspens sur
le ciel



en rotation

tapis 

de feuilles sur l’eau 

l’ombre sur

le fond









































Cher Roche


Si 

la pierre tombe sur l’œuf

malheur à l’œuf



Si 

l’œuf tombe sur la pierre

malheur à l’œuf


Proverbe bulgare

Philippe Sollers








Cher Sollers


Quand 

on pédale dans le yaourt

on fait son beurre


Autre proverbe bulgare

Maurice Roche 




































il 
se trouve 
aussi que les 
sommets des montagnes

plus 
ils avoisinent 
le ciel 

plus 
leur hauteur 
exhale assidûment l’
épaisse fumée 
d’

un nuage fauve 












lorsque 
les nuées commencent 
à se former

avant que l’œil puisse les voir
ténues

les vents

les portent et les assemblent 
au plus haut de la 
cime






c’est là 

qu’enfin réunies 

en troupe plus nombreuse

et plus dense 

elles peuvent apparaître tout à coup

s’élançant du pic montagneux 

dans l’empyrée






































j’ai 
toujours aimé 

Monta . 
gne 

comme personne

toujours
je me suis réfugié 
auprès de ma 

Monta . 
gne 

lorsque
j’éprouvais cette peur 
mortelle

j’ai 
laissé 
Monta . gne 
me guider et me conduire
me mener et me 
séduire



M

a toujours été 
mon sauveur et mon secours



M

est 
toujours resté pour 
moi 

une sorte de refuge







M

me suis-je toujours dit
est à la tête 
d’

une famille philosophique 
extraordinairement prolifique

mais jamais 
je n’ai aimé les membres 
de cette famille philosophique 
autant que son chef

mon cher 

M



























les 
nuages 
se forment quand 
maints atomes voltigeant
dans les hauteurs du ciel se rassemblent 
soudain 

hérissés 
de manière à s’entraver 
faiblement

mais 
suffisamment 
pour se tenir comprimés

ils composent 
d’abord de petites nuées
qui se réunissent 

s’agrègent entre elles

par leur union 
s’accroissent et s’envolent aux vents









jusqu’

à 

l’instant 

où 

se déchaîne la tempête










































sly flight jaune taxi
bermuda strass cycliste polyester
standex

polo acrylique
micro-fibres macro-cannelés



matériaux
tridimensionnels





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coton traité biologiquement



T-shirt tie&die

pantalon
zippé multipoche

coupe-vent
scratch polyuréthane

rose fluo
New Balance
pied gauche silver Nike membre
opposé 

Gucci Envy for men 

lunettes-espion
vidéo-caméra intégrée portée
=
40m



magnétoscope incorporé

papier
carbone plaqué corps

Springbocks rugby shirt

phyto-ombres paupières
extraits calendula aubépine n° 6
cobalt & ivoire

chemise col V oversized

combi-pantalon néoprène PVC 


Timberland
high-tech
cuir résistant eau de mer



semelle
adhérente sur sols mouillés 

air max total

corsaire gansé latex

bas asymétriques métallisés 

golden shoe with roses

robe trapèze

top plastique 

matiteint
oil free sable Ricils
longueur express noir
pure couleur pur beige nacré
pur blush brun roche contour crayon
naturel mat groseille gloss fatal vanille transparent

chino coton friday wear 

cravate shantung bleu encre

K-Way
anti-microbiens

coiffure
shampooing brillance 3 en 1



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collants make-up effects /

Tag Heuer glace
saphir bracelet acier fonction
compte à rebours étanchéité -200m
résistance 50 kg

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polyvalentes dotées amortis

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nylamide anallergique profilé



plaquette nez antidérapante

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survèt Zimbabwe pirated edition

boxer short polyester
élasthanne imprimé bionic man

torse nu

Reebok pump fury

pantalon stretch rayures optiques




































COLLER

quelques lambeaux de pensées 
parmi tant d’autres 
sensations




j’entends 
retentir la sirène du départ

je 
remarque 

un trou 
dans le mur

j’abandonne 
les chemins déjà parcourus








tu sais 
comment trouver

NOTRE PETITE TAILLE

sortons

il n’y a pas 
de refuge de souvenirs connus 



je 
signale 

un ciel pâle comme l’aube

j’admire 
leur immobilité

j’imagine 

un lointain royaume aboli




je décide 
de rentrer à la maison


elle rentre 
devine son ombre

c’est 
un même couloir
pour venir et partir

le bruit présent 

un même couloir 
pliant le sort à l’extrémité



jamais ne recommence

la danse 
se fige d’effroi où débute la danse

juste du temps

ferme les yeux sur ce qui s’échappe,
cela ressemble à toi 
enfant


je décide 

de 
faire irruption 
dans 

un ordre établi

je longe 
le sentier dans les ténèbres



je connais 

cette 
logique
cette évidence


je dis 
les miroirs sont fidèles



je simule 

je demande 

j’arrive


là 

revoir les gestes 

sans forme disent c’est la clé


je 
souffle 

dans 

un léger soupir


entendre la chose 

après tout 

sortons de ses bras

le sol


avec

montage           mon beau souci

#7

liminaire





























samedi, juillet 25, 2020



il écrivait 
à l’époque dans son journal 
du mois 

JDD
août 2009


La montée 
en puissance de Roselyne Bachelot 
me paraît fatale. 

Voilà 

une femme 

qui n’a rien à voir avec 

un nietzschéisme quelconque, 

et surtout pas mortifère. 









Elle vous soigne déjà, 
pauvres grippés du futur, 
c’est votre infirmière tenace et maternelle, 
elle n’a pas d’homme visible auprès d’elle, 
sa carrière tout en douceur ne fait que commencer, 
c’est elle la star sociétale 
de base. 

Ecoutez ses conseils : 





lavez-vous les mains, 
portez votre masque, 
évitez d’éternuer sur vos voisins, 
n’embrassez plus personne, 
surtout pas dans les bureaux, 
dans les rues, 
et même chez vous. 


Le mois de septembre s’annonce
terrible. 

Soyez soupçonneux, 
disciplinés, 
craintifs, 
allez aux toilettes toutes les dix minutes, 
sachez discerner les infectés potentiels, 
le virus tourbillonne déjà dans l’air, 
vorace, 
invisible, 
sans aucune pitié. 

Mais rassurez-vous : 
Bachelot veille, 
elle vit la vie du bon coté, 
en rose, 
vous lui devrez peut-être 
la vie ou celle de vos enfants. 

A partir de là, 
pourquoi pas Bachelot Présidente ? 

Ce serait la surprise des prochaines années sociétales, 
écologiques, 
centristes, 
centrales,
portées par 
un vaste mouvement de prophylaxie morale. 

Le préservatif, 
c’était bien, 
le masque, 
c’est mieux.



il avait 
tout prévu 

onze ans plus tard 
le programme est appliqué à la lettre



































COLLER

un travail 

de réflexion sur le sens
sur les unités de sens et les problèmes logiques 
posés par leur agencement 
dans la phrase 

chaque mot 
chaque sens conduisant 
à 

une remise en cause 

du texte 
dans son ensemble 

cette phrase 
qui peut être comparée 
à 

un cachemire 






aux entrelacs infinis
tissé 
d’

une pièce

et d’

un seul fil

soulève
au delà de simples difficultés syntaxiques 
des problèmes logiques 
de méditation 
qu’aucune écriture 
n’avait jusqu’à présent 
abordés

prosodiquement 
de chœur
pourtant
dans la hiérarchie céleste




non pas —

tels les Trônes— 

supérieur

mais —

alors —

sans doute—

notoirement encore— 

intermédiaire, 

à la rime, 

d’accentuation —

normalement, 

de fin —

ou de suspension— 

d’unité de sens— 

fixe

déjà 

leur dernière syllabe

par le second accent mobile —

nécessairement —

ainsi—

contre-accent

défini— 

sur leur première syllabe

Trônes comme Vertus 

les Dominations

illustrées

primant  

ou dans —

les Fleurs du Mal—

par ex.

Delphine et Hippolyte

au —

de nouveau— 

quatrième alexandrin de —

cette fois— 

la quatorzième strophe :




Ne me regarde pas ainsi

toi

ma pensée 

!



Toi que j’aime à jamais

ma sœur d’élection


Quand même tu serais 

une embûche dressée


Et le commencement 

de ma perdition 

!




nouvelle disposition des matières

d’inflexion pénétrant





































chez l’artiste

l’errance peut provoquer l’accident

pas dans l’arène



beaucoup d’errances dans la vie

peuvent mener 

à écrire 




pour réveiller 

le système qui dort en chaque homme

rien ne vaut l’écriture







quiconque a écrit

a trouvé qu’elle réveille toujours

quelque chose que l’on discernait mal jusque-là

bien que cela fût

en nous




et seul 

un homme seul 

s’habille vers le soir pour aller 

sur la route





envoie-moi

s’il-te-plaît le manteau vert

dans lequel autrefois


je faisais

mes promenades nocturnes




à travers 

tous les mondes bizarres

il y a 

ma prairie


































vendredi, juillet 24, 2020



je suis 

le vieil homme 

qui n’en fait qu'à sa guise




à l’écart 

je me suis réfugié

au bord des fleuves et des lacs

séjournant sagement 

au milieu du vent et de la pluie








le papier 
neuf à la fenêtre 
est extrêmement blanc

dans le poêle chaud 
le feu rouge vif rougeoie

marque-pages et étuis de livres 

je viens à l’instant d’arranger

la prononciation et la forme des caractères 


j’
étudie en 
détail

si 

je 
ne meurs 
pas tout de suite

et 
surmonte
la décrépitude
pendant dix années encore 

je 
me consacrerai 
à l’étude