vendredi, mai 09, 2025

mille 
possibilités dans le crépuscule

éblouissements à l’œil
intérieur




le ciel noir
est comme
l'envers
des paupières
sillonné
de phosphènes


solstice en neiges très lointaines

































j'ai découvert en rêve 
un lieu 
de vent 
de fleurs 

riche 
en arbre exquis 

en herbes 
joyeuses et colorées

ballad of life






une parole me saisit m'arrête
quelque chose 
se prolonge

je me divise 



forêts
bois profonds
solitudes
asiles


je me souviens 
des heures d'argent et de soleil vers les fleuves 






























ainsi disais-je

et 

je pleurais dans l’extrême amertume 
de mon cœur 
broyé 


et voici que j’entends une voix venue de la maison voisine celle d’un garçon ou d’une fille je ne sais qui sur un air de chanson disait et répétait à plusieurs reprises 


prends lis  

prends lis 


et aussitôt 
















changeant de visage je me mis à réfléchir intensément en me demandant si dans un jeu une telle ritournelle était habituellement en usage chez les enfants 

mais il ne me revenait pas de l’avoir entendue quelque part 

et refoulant l’assaut de mes larmes je me levai ne voyant d’autre interprétation à cet ordre divin que l’injonction d’ouvrir le livre et de lire le premier chapitre sur lequel je tomberais 

je venais en effet d’apprendre qu’Antoine avait tiré de la lecture de l’Évangile pendant laquelle il était survenu par hasard un avertissement personnel comme si c’était pour lui qu’était dit ce qu’on lisait 

va 
vends 
tout ce que tu possèdes 
donne-le aux pauvres et tu auras 
un trésor 
dans les cieux
 
viens
suis-moi 

et qu’un tel oracle l’avait aussitôt converti à toi 

je me hâtai donc de revenir à l’endroit où Alypius était assis  car c’est là que j’avais posé le livre de l’Apôtre quand je m’étais levé

je le saisis 
je l’ouvris et 
je lus en silence 
le premier chapitre 
sur lequel tombèrent mes yeux

  
point de ripailles ni de beuveries 
point de coucheries ni de débauches 
point de querelles ni de jalousies. 

mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ 
et ne vous faites pas les pourvoyeurs de la chair 
dans ses convoitises

je ne voulus pas en lire davantage 

je n’en avais plus besoin 

ce verset à peine achevé à l’instant même se répandit dans mon cœur une lumière apaisante et toutes les ténèbres du doute se dissipèrent  

Les Confessions livre VIII chapitre 12


















INDIEN

Indus


donne 


prompte pénétration

profonde connaissance


intérêt 

à l'orientalisme

au mysticisme et au sport 


*















je ne puis saisir 
tout ce que
je suis 

l’esprit serait-il donc trop étroit 
pour se posséder 
lui-même 



éternité permanente 
connaissance facile 
félicité sans trouble




le corps humain est en réalité miraculeux 
il est tissé de nombres et de musique 

il mérite la plus grande 
considération 

Dieu est venu en lui 
il retournera en Dieu c’est tout simple 


là 

nous reposerons et 
nous verrons 

nous verrons et 
nous aimerons 
 
nous aimerons et 
nous louerons 

c’est 
là ce qui sera à 
la
 
fin sans 
fin  et quelle autre
fin pour nous que de parvenir au royaume qui n’a pas de
fin 





























pour ceux 

qui 
ne connaissent pas le soi 
comme 

pour ceux 

qui le connaissent 
le corps est certainement je

pour ceux 

qui ne connaissent pas 
le soi le je est limité au corps seul

pour ceux 

qui connaissent le soi intérieur 
le je brille de lui-même sans être conditionné par 
une localisation


ceci est la seule différence entre eux


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Bhagavan Shri Râmana Maharshi

















 lire c'est se réveiller 

je lisais et je brûlais

je ne savais que faire face à ces sourds et à ces morts dont j’avais fait partie moi le fléau l’aboyeur amer et aveugle dressé contre les écritures ruisselantes de miel du miel céleste et resplendissantes de lumière de ta lumière... Augustin






mais lire 
c’est surtout 
entrer en soi-même 






























apprendre à se considérer comme un monde 
de signes 
de messages codés 
de rébus 

en somme le Diable ne voudrait pas que je me déchiffre alors que Dieu ne demande pas mieux 

découverte étonnante mais qui explique sans doute les passions aussi bien cléricales qu’anticléricales 

tu ne liras pas par toi-même voilà ce que les pouvoirs ont à dire à chacun 

détenir 
le sens 
l’interprétation
le savoir 
le sacré 
est la vraie préoccupation des siècles 

l’expérience intérieure directe dérange toujours la surveillance du spectacle des générations et des corruptions 

le verbe 
lui

demeure en lui-même et jamais ne vieillit 

mieux
 
il  renouvelle toutes choses  

il a donc
dans son ancienneté vertigineuse la priorité sur toute nouveauté

la preuve en est la célèbre méditation 
d’Augustin ici extraordinairement novateur sur 

les vastes palais de la mémoire 

il existe 
d’une autre façon qu’il le croit 

il est 
plus ample
plus diversifié
plus profond qu’il ne l’imagine 

bref 
il s’aperçoit qu’il passe son temps à ignorer le temps à se réduire en le réduisant à accepter la fausse image que les autres ont de lui alors qu’il est plein 

de  cachettes  
de  cavernes  
de  mystérieux replis sans nom  
dont le sommeil l’oblige à reconnaître la persistance

Philippe Sollers






























le temps 

ne chôme pas ni ne circule inactif 


à travers nos sens  

il accomplit 

dans l’âme 

d’étonnantes opérations



il 
s’agit de sortir 
d’

une énorme fable  

pour atteindre 

la dimension où le Vrai a du goût  






















tout se joue dans le cœur 

le ciel
les astres 
le soleil
la lune 

le dehors en général

les discussions 
les théories
les calculs
doivent passer par le cœur 


Dieu  
masse et rééquilibre
le cœur










la sagesse 

sans avoir besoin d’aucune lumière
illumine les intelligences dans le besoin et 
gouverne le monde jusqu’aux feuilles tourbillonnantes 

des arbres