dimanche, janvier 26, 2025

le bien

n'est pas 

l’agréable et 

n'est pas 

le bonheur 

il n'est 

ni ce qu'on consomme facilement

ni le profitable 

il n'est pas 

l'objet du devoir 

ni une simple valeur

il est au contraire 

la tenue instante à même 

l'être le Là


















deux chansons 
des tiges 
de bambous   saules verdoyants au bord 
de la rivière calme  


j’entends 

le son de tes chants sur le torrent

 

à l’est

le soleil apparaît

 

à l’ouest 

il pleut  

















l’éclaircie 

n’est pas 

là 

elle y 

est 

pourtant



















le trou noir 

est

un corps condensé 


dont le champ gravitationnel est si intense 
qu’il empêche toute matière 
et tout rayonnement de 
s’en échapper 






























est en effet être



toutefois 

si nous apercevons cette éclipse 
en tant qu’ombre
 
c’est que déjà nous nous tenons dans 
une autre lumière

sans trouver le feu 
dont la lueur 
émane 

l’ombre même est non pas 
assombrissement 

mais déjà quelque chose 
d’autre





























on ne peut  concevoir 
le temps 

comme 
une quatrième dimension 
qu’à travers l’image d’

un écoulement 

notre esprit ne peut saisir le temps dans un sens parménidien de total unique immuable et sans fin sauf en des circonstances très particulières et fugitives qu'à tort ou à raison on dit mystiques 

ces expériences semblent  atemporelles et plus réelles que la réalité 

A ce moment… j’ai entrevu le sens de cette singulière expression  

il n'y aura plus de temps 

sans doute… était-ce d’un instant comme celui-là que l’épileptique Mahomet parlait lorsqu’il disait avoir visité toutes les demeures d’Allah en moins de temps que sa cruche pleine d’eau n’en avait mis à se vider 




























il passa sur moi comme une vague. 

la vague s'était formée sur l'émergence d'une phrase articulée mais qui s'évapora tout de suite ne laissant dans son sillage qu'une essence muette un parfum d'éternité un frémissement du trait dans le bleu 

j'ai dû rester 
ainsi plusieurs minutes en transe 
avec 

une conscience indicible que cela est parfait… 

parfait 

puis 
j'étais sur le 
dos flottant à la surface 
d'un fleuve 
de paix sous 
des ponts 
de silence

 

il venait de nulle part et ne s'écoulait nulle part 

puis il n'y eut plus de fleuve et plus de je 

le je avait cessé d'exister

quand je dis le je avait cessé d'exister je me réfère à une expérience concrète qui est aussi incommunicable verbalement que la sensation ressentie à l'écoute d'un concerto pour piano et pourtant tout aussi réelle  

seulement beaucoup plus réelle

en fait sa première marque est le sentiment que cet état est plus réel que tout autre éprouvé auparavant